jeudi 18 septembre 2008

La Bolsa de Bielsa

Cet été on était en vacances dans les Pyrénées. Je sais... J'en ai déjà parlé de mes vacances... Mais bon il y avait encore quelques petites choses vues là-bas que je voulais partager. Et notamment des histoires historiques espagnoles. Non pas que j'ai une fibre d'historien, je laisse ça à des gens bien plus doués que moi, mais juste une envie de partager des trouvailles ou des découvertes faites au gré de nos promenades estivales.

Aujourd'hui Bielsa !

Pour beaucoup de touristes, Bielsa c'est une jolie petite ville située juste après le Tunnel d'Aragnouet-Bielsa, pratique pour acheter des clopes et du Ricard.

Et puis en visitant les petites rues on tombe sur le Musée de Bielsa. Et là on découvre que cette riante petite cité de caractère, comme on dirait de notre côté de la frontière, a été le lieu d'une des dernières batailles de la Guerre Civile espagnole. La 43ème division de l'Armée Républicaine a résisté dans la poche de Bielsa (Bolsa de Bielsa) pendant près de 3 mois.



Puis devant l'avancée des troupes franquistes, l'exode vers laFrance (en traversant la chaîne pyrénéenne) a été décrété. C'est donc sous la neige que près de 5 000 civil(e)s ont traversé la frontière à pied, avec leurs troupeaux, pour trouver refuge à Arreau où leur choix des destination leur fut demandé (plébiscite d'Arreau).


Moi qui pensais que le montagne c'était juste beau... Que les aventures humaines qui s'y déroulaient étaient avant tout des aventures sportives... En fait le froid, on n'est pas les premiers à le connaître et c'est pas rassurant pour la suite...




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19 commentaires:

  1. Ah ! Un billet touristique dès le matin !

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  2. Au fait ! Si tu es allé à Arreau, tu as du passer à Hèches, haut lieu de vacances de ton frangin et de moi...

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  3. @nicolas on a en effet vu un panneau indicateur... Mais j'ai pas osé monter

    @Zoridae tu connaissais peut-être cette histoire ?

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  4. Non, pas celle-ci en particulier... Mais je suis émue chaque fois qu'un pan de cette guerre m'est dévoilé. Alors merci !

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  5. alors si tu as l'occasion va à Bielsa leur musée est drôlement bien !

    autrement leur musée virtuel (en lien) en jette pas mal aussi

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  6. J'avais beaucoup lu sur la guerre d'Espagne pour connaitre un peu l'histoire de mon mari (espagnol). Lorsque je suis allée dans on village en Castille, je voulais savoir de quoi les anciens (ex-internés des Camps d'Argeles et Barcarès)pourraient me raconter.
    je ne connaissait pas cette page d'histoire, moi non plus.

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  7. je dois avouer mon inculture crasse dans l'histoire récente de nos voisins européens...

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  8. Je vais donc t'interroger sur l'histoire ancienne.

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  9. En ce qui concerne l'histoire de la République espagnole, c'est aussi notre histoire. A plus d'un titre. Beaucoup de Français d'aujourd'hui sont en fait des franco-espagnols, leurs pères ont (souvent) défendu et incarné la démocratie française jusque dans les camps de concentration. Dans le sud-ouest, leur force irradie mouvements politique, pensée et action.

    Ceux qui n'appartiennent pas à cette descendance peuvent se sentir de coeur avec elle (c'est mon cas, plutôt tendance Orwell...).

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  10. @mtislav ce manque de culture de ma part sur la Guerre Civile espagnole m'embête d'autant plus que je "sens" bien ces liens...

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  11. Aah, la guerre d'espagne... une excellente raison de détester les communistes tendance stal.

    Ouais, j'en connais quelques uns dans le sud-ouest dont le papa ou la maman ont passés les Pyrénées sur le dos des plus grands pour fuire les franquistes au moment de la chute des dernières poches sur le plateau Aragonnais. Des Sanchez, des Fernandez... Les enfants des réfugiés espagnols ont laissé des traces dans la vie locale.

    Spécial Gaël: lire Les phalanges de l'ordre noir (Christin et Bilal)

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  12. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  13. @Antoine j'ai honte je l'ai déjà lu plein de fois et j'avais pas fait le lien avec Bielsa... Des fois quand même j'en mériterais !

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  14. @Colin ben c'est vrai non ? (que t'es plus doué en histoire, pas que j'en mériterais !)

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    1. Mon père est né dans la zone de la Bolsa, à Gistain ou Chisten, dans le dialecte. Mon grand-père, Vicente, était républicain et même Président du Comité revolucionario du village qui domine la vallée qui porte son nom et se trouve à l'Est de Bielsa. Encerclés de toute part et acculés contre la frontière française, l'échec des républicains était prévisible face à un ennemi fasciste très exactement deux fois supérieur en nombre, bien mieux armé (30 canons contre 4ou 6) et disposant lui seul d'un soutien aérien (les bombardiers italiens de Mussolini) . Malgré tout la résistance acharnée de la 43ème Division républicaines -3 mois tout de même- fut comme un coin enfoncé dans le dos des troupes de Franco, un frein aux troupes fascistes ainsi gênées dans leur tentative d'encercler la Catalogne par le Nord le long de le frontière. Sans compter que la présence de la 43ème Division interdisait aux franquistes d'accéder à la centrale hydro-électrique (Lafortunada) essentielle aux usines d'armement de la région de Bilbao tombée entre les mains des fascistes. Grâce aux ruses de son chef, Beltràn (dit l'Esquinazau), à l'environnement montagnard et le soutien de la population locale majoritairement républicaine, la 43 ème Division put se maintenir et fut donné en exemple dans le camp anti-fasciste. Mais en avril 38, Beltran - toujours soucieux d'économiser les vies de ses soldats- eut la même préoccupation concernant les civils.Il fit évacuer ceux connus pour leur engagement républicain et c'est ainsi que mon grand-père et sa famille quittèrent Gistain. Mon père avait 5 ans et demi lorsqu'il a gravi les cols, passé la frontière et atteint un 18 avril 1938, l'hospice du Rioumajou, côté français. Il se souvient très bien de ces jour là. Ensuite ce fut St Lary (hébergé par une famille française amie de l'Espagne républicaine- merci à cette famille: no olvido!) puis la France du Nord au Sud, d'Est en Ouest, en fonction des besoins locaux en main-d'oeuvre bon marché ou de l'installation ou pas de forces allemandes d'occupation. Quant aux vaillants soldats de la 43éme ils résistèrent tant qu'ils le purent aux assauts et aux bombardements aériens italiens. Mais à cour de munition et sans soutien possible, en juin 38, ils durent faire retraite (Beltran, leur chef, fermant la marche) et, une fois désarmés, passer en France. Néanmoins, si un peu plus de 200 d'entre eux décidèrent finalement de retourner par Irun en Espagne franquiste, pensant à tort qu'ils pourraient se fondre dans la population et éviter les représailles, l'écrasante majorité (6500) choisirent de retourner se battre contre Franco en Catalogne républicaine... Jusqu'à ce que elle aussi tombe entre les mains fascistes. En janvier 1939, ils repassaient la frontière (la Retirada) avec 500 000 de leurs compatriotes et connurent les camps de concentration du Sud de la France. Incorrigibles antifascistes, nombreux furent ceux de la 43 à rejoindre la résistance française, certains partirent pour les camps nazis (Mauthausen...), d'autres furent parmi les 1ers à rentrer dans Paris se libérant, en août 1944, et à faire partie de la célèbre NUEVE (9éme compagnie de la 2éme DB du général Leclerc)... Philippe G (de casa Antoni)

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  15. En visitant votre site j'ai appris pas mal de choses concernant cet episode historique espagnol, mes grands parents etants d'une autre vallee d'espagne le val d'Aran...

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