mercredi 23 décembre 2015

calendrier de l'avent : cultive ton potager sans eau et sans pesticide

le potager sans eau

Au Printemps dernier un article avait attiré mon attention. Le sujet était un potager sans eau. Le créateur de cet endroit Pascal Poot a réussi à sélectionner des graines qui au fil des générations ont donné des plantes (tomates, aubergines,...) ayant de moins en moins besoin d'eau.  Il en commercialise sur son site. ça devrait intéresser les copains de Mulhouse Eric et Nicolas


Pascal Poot Conservatoire de la tomate Lodeve par grainedevie34
« Son principe de base, c’est de mettre la plante dans les conditions dans lesquelles on a envie qu’elle pousse. On l’a oublié, mais ça a longtemps fait partie du bon sens paysan.
Aujourd’hui, on appelle cela l’hérédité des caractères acquis, en clair il y a une transmission du stress et des caractères positifs des plantes sur plusieurs générations.
Il faut comprendre que l’ADN est un support d’information très plastique, il n’y a pas que la mutation génétique qui entraîne les changements, il y a aussi l’adaptation, avec par exemple des gènes qui sont éteints mais qui peuvent se réveiller.
La plante fait ses graines après avoir vécu son cycle, donc elle conserve certains aspects acquis. Pascal Poot exploite ça extrêmement bien, ses plantes ne sont pas très différentes des autres au niveau génétique mais elles ont une capacité d’adaptation impressionnante ».
Deuxième moyen pour éviter les pesticides : l'utilisation de larves de coccinelles.

Mais là attention aux larves que l'on vous vend. il y a quelques personnes qui refourguent de la coccinelle pas euhd'chez nous et ça ce n'est pas très bon pour les "de souches". Je pense que la théorie du grand remplacement chère à certains moisis du bulbe doit avoir une origine entomologique. Ces gens doivent penser que l'être humain est un insecte, et cela se confirme lorsque l'on regarder la société qu'ils souhaiteraient prendre pour exemple pour transformer la nôtre.

et je spoile si je veux d'abord Dadavidov :)

Mais bon trêve de digressions, voici un billet que j'avais commis sur ces satanées coccinelles migrantes qui font rien qu'à embêter les "de souches" :

Hier Monsieur Poireau attirait mon attention sur cet article de la Charente Libre : Les coccinelles asiatiques débarquent en Charente!
Brrrrrr !!!

Et puis j'ai quand même voulu en savoir plus, car le frelon asiatique pose problème, les produits à bas coût produits en Asie aussi, on va quand même pas craindre aussi des coccinelles maintenant ?! Surtout que les larves de coccinelles qui ont tant amusé la famille, puis la classe des filles l'année dernière se sont révélés être des coccinelles asiatiques...

Alors quel est le problème avec ces coccinelles ? Elles posent deux soucis :

  • elles sont voraces (ce qui explique l'origine de leur arrivée en Europe, mais je vous explique ça plus bas), tellement voraces qu'elles s'attaquent volontiers aux coccinelles "de souche" autochtones
  • elles n'aiment pas le froid, mais ont trouvé une solution pratique : l'invasion de maisons, à quelques centaines à chaque fois
  • en fin de saison, devant l'absence de pucerons ou autres larves, elles peuvent s'attaquer aux fruits, ce qui peut poser un problème an horticulture notamment

Enfin elles posent un souci aux viticulteurs nord-américains : lorsqu'elles envahissent les vignes elles peuvent très bien foutre en l'air la production d'une année de vin. Et là je dis stop !
"Une seule coccinelle par kilo de fruits peut suffire à gâter le précieux nectar", indique Marc Kenis. La faute aux toxines que l'animal dégage pour se protéger des prédateurs. source
D'où viennent elles ?

Hé bien c'est très bête, leur présence partait d'un bon sentiment : faire de la lutte contre les pucerons mais sans produits phytosanitaires. On a donc fait venir de nombreuses larves de cette espèce réputée plus vorace (un peu le Predator des coccinelles) et surtout meilleur marché que les espèces autochtones du fait d'une plus grande reproductibilité (20 à 30 œufs/jour en laboratoire), d'une plus grande adaptabilité aux différents climats, et ne nécessite pas de pucerons frais pendant son élevage se contentant de larves facilement obtenables industriellement.

Du coup, les gens qui voulaient protéger leur environnement en n'utilisant plus de produits phytosanitaires ont déclenché sans le savoir une véritable invasion de tueuses de coccinelles autochtones.

source : INRA


Et cette invasion a été très rapide, en France :

source : Harmonia axyridis (Pallas, 1773)  
et en Belgique :

source

Comment reconnaître des coccinelles asiatiques ?

au stade larvaire, les coccinelles asiatiques possèdent deux bandes dorsales oranges, contrairement aux autochtones qui présentent un ou deux points.

larve trouvée chez moi en juin dernier : asiatique, cela se voit aux bandes oranges
au stade adulte, quelques trucs permettant de différencier les coccinelles asiatiques :
elles sont généralement plus grandes (5 à 8 mm)
leurs tâches sont "mal" dessinées, c'est à dire que ce ne sont pas des jolis points comme sur le dos des autochtones
son thorax présente des dessins très particuliers (tête de chat, "M" ou noir avec deux bandes) (source)
tête de chat sur le thorax
"M" sur le thorax
noir avec deux bandes blanches
Que faire contre cette invasion ?

La coccinelle asiatique n'a pas trouvé de prédateurs chez nous. Donc à part recommencer à utiliser des produits phytosanitaires, il n'y a pas grand chose à envisager. Mais comme c'était justement pour éviter cette solution qu'elles ont été introduites...

Enseignements à tirer de cette nouvelle invasion

l'homme a de tous temps rendu possible l'invasion de territoires par des espèces qui se révèlent à terme assez gênantes. Ce fut le cas des dingos en Australie, des ragondins en Europe, etc... A chaque fois ces introductions d'espèces invasives partaient souvent d'un bon sentiment (comme pour les coccinelles asiatiques destinées à éradiquer l'emploi de phytosanitaires), ou d'un mercantilisme assumé mais qu'une mauvaise gestion du risque a fini par faire capoter (l'exemple de l'invasion des ragondins des fleuves européens à partir d'un unique couple échappé d'un élevage de fourrures sur pattes en est un).

Depuis le début de l'invasion, des mesures ont été prises. L'INRA propose ainsi une souche incapable de voler pour limiter la diffusion de ces coccinelles. Mais le mal est fait, et pourtant on est partis d'une bonne idée !
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1 commentaire:

  1. merci pour ce très intéressent billet que je vais cc avec votre permission
    cordialement
    France

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