L’Empereur Napoléon III a déclaré la guerre à la Prusse en
juillet 1870. L’armée française est rapidement mise en défaite et le 2 septembre,
l’Empereur capitule à Sedan. Le 4 septembre, la troisième République est
proclamée, l’Empire, déchu.
Le nouveau gouvernement est enfermé dans un Paris assiégé
pendant que les Allemands continuent l’invasion du pays. Gambetta quitte Paris
en ballon pour s’installer à Tours et tenter de reconstituer une armée
défaillante.
L’épopée de Gambetta
uhlans pourchassant un ballon, celui de Gambetta ? |
Le ballon s’envole le
7 octobre 1870. Il est touché par deux fois par des balles prussiennes, et
finit par atterrir à Epineuse dans l’Oise en haut d’un chêne, non sans avoir eu
le temps de lancer des tracts écrits par Victor Hugo et reprenant sans doute le
texte suivant :
Que toutes les
communes se lèvent! que toutes les campagnes prennent feu! que toutes les
forêts s'emplissent de voix tonnantes! Tocsin! tocsin! Que de chaque maison il
sorte un soldat; que le faubourg devienne régiment; que la ville se fasse
armée. Les prussiens sont huit cent mille, vous êtes quarante millions
d'hommes. Dressez-vous, et soufflez sur eux! Lille, Nantes, Tours, Bourges,
Orléans, Dijon, Toulouse, Bayonne, ceignez vos reins. En marche! Lyon, prends
ton fusil, Bordeaux, prends ta carabine, Rouen, tire ton épée, et toi
Marseille, chante ta chanson et viens terrible. Cités, cités, cités, faites des
forêts de piques, épaississez vos baïonnettes, attelez vos canons, et toi
village, prends ta fourche. On n'a pas de poudre, on n'a pas de munitions, on
n'a pas d'artillerie? Erreur! on en a. D'ailleurs les paysans suisses n'avaient
que des cognées, les paysans polonais n'avaient que des faux, les paysans
bretons n'avaient que des bâtons. Et tout s'évanouissait devant eux! Tout est
secourable à qui fait bien. Nous sommes chez nous. La saison sera pour nous, la
bise sera pour nous, la pluie sera pour nous. Guerre ou Honte! Qui veut peut.
Un mauvais fusil est excellent quand le cœur est bon; un vieux tronçon de sabre
est invincible quand le bras est vaillant. C'est aux paysans d'Espagne que
s'est brisé Napoléon. Tout de suite, en hâte, sans perdre un jour, sans perdre
une heure, que chacun, riche, pauvre, ouvrier, bourgeois, laboureur, prenne
chez lui ou ramasse à terre tout ce qui ressemble à une arme ou à un
projectile. Roulez des rochers, entassez des pavés, changez les socs en haches,
changez les sillons en fosses, combattez avec tout ce qui vous tombe sous la
main, prenez les pierres de notre terre sacrée, lapidez les envahisseurs avec
les ossements de notre mère la France. O citoyens, dans les cailloux du chemin,
ce que vous leur jetez à la face, c'est la patrie.
De là, avec l’aide de paysans du coin, Gambetta réussit à
échapper aux Uhlans prussiens, et à prendre un train de Montdidier jusqu’à
Amiens, puis Rouen et enfin Tours, où il arrive le 9 octobre.
Organiser l’armée de
résistance
Gambetta rejoint à Tours le ministère des Armées, installé
là depuis un mois, et chargé de trouver des armes. Vous pourrez lire quelques
extraits du livre
de Charles Thoumas qui participa à cette recherche d’armement.
« On nous avait prévenus qu'à Tours la
délégation serait installée dans l'hôtel du maréchal commandant le corps
d'armée, hôtel devenu vacant par suite du départ du maréchal
Baraguey-d'Hilliers qui ne fut pas remplacé. A peine le train était-il en gare
que tous les employés faisant partie de la délégation s'envolaient comme une
bande d'oiseaux vers l'hôtel désigné, donnant par son jardin sur le boulevard
et non loin de la gare. » étaient
ils installés à la Préfecture ? cela y ressemble…
la rue Royale de Tours en 1870 |
Dans cet autre
livre il y a quelques descriptions du Tours des années 1870, des courses
dans la Rue Royale, mais aussi une révolte des francs-tireurs devant l’Hôtel de
l’Univers :
Francs Tireurs défilant à Tours devant le Palais de Justice en octobre 1870 |
Un
soir, comme nous sortions de dîner, nous vîmes la partie du boulevard qui
s'étend de la are à la rue Royale pleine
d'hommes armés qui criaient, gesticulaient et tiraient des coups de fusil. Peu à
peu cette fusillade, que nous ne pouvions nous expliquer, devint de plus en plus
nourrie. Nous apprîmes alors que c'étaient les francs-tireurs de Paris qui, furieux
contre le colonel Arronsohn, avaient quitté, en pleine révolte, la forêt de Fontainebleau
où ils avaient été envoyés en éclaireurs, et avaient pris le chemin de fer pour
venir apporter leurs réclamations au gouvernement.
Arronsohn les avait suivis, et c'était devant l'hôtel de l'Univers, où il était
logé, que se tiraient tous ces coups de fusil qui, je m'empresse de le dire, ne
tuèrent ni ne blessèrent personne.
Gambetta prononçant son discours du 9 octobre 1870, les Souchiens risquent de râler au vu des soldats assemblés pour défendre le Pays |
Le 9 octobre 1870, Gambetta lance son appel à la
résistance contre les Prussiens, et Garibaldi arrive de Marseille pour le
rencontrer et proposer ses services.
L’armée de la Loire et celle des Vosges naitront ce jour-là.
Arrivo del Generale Garibaldi a Tours, 9 ottobre 1870, di Massonetsi quelqu'un a une vue de meilleure qualité, je l'en remercie d'avance ! |
Garibaldi en route vers Autun depuis Tours |
Merci à Matfanus pour les sources bibliographisques
A suivre
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Ben dis donc, tu as bien travaillé !
RépondreSupprimerc'est passionnant !
SupprimerQuelle culture !
RépondreSupprimert'as vu un peu ? :)
SupprimerFin du monopole de Matfanus ? Là tu touches une partie méconnue de l'histoire de la ville. Qq liens sur uhlans et francs tireurs, peut-être ? A bientôt.
RépondreSupprimerBravo. très interessant.
RépondreSupprimerps : @Eric : point de monopole je ne suis qu'un amateur.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
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RépondreSupprimerOui voilà aucune cincurrence surtout que moi je suis plus iconographie et moins pointilleux :)
RépondreSupprimertrès intéressant
RépondreSupprimermerci, j'ai mis une suite :)
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