Ce week-end la nouvelle
municipalité de Tours a lancé la campagne pour la souscription publique
internationale lancée pour la rénovation de la basique Saint Martin en
amenant discrètement la statue du bonhomme sur l’esplanade de la Mairie, de
nuit.
Dans l’invitation on peut lire que Saint Martin est LE
symbole de la ville. Tout
comme 37° je suis assez dubitatif. Qui était Saint Martin : un soldat
devenu religieux à la suite d’une bonne action récompensée par une visite de
son Dieu. Le sabre et le goupillon en somme. Oh il a bien sûr partagé son
manteau en deux pour donner la partie qui lui appartenait à un gueux (l’autre
moitié appartenait à l’Empire Romain), puis on lui a accrédité des miracles
dont le fameux été de la Saint Martin, que les vendeurs de foie gras nous ont
ressortis de derrière les fagots depuis une dizaine d’années.
Je ne reviendrai pas sur la
place de plus en plus importante laissée au religieux par la nouvelle équipe
municipale dans son communication mais le fait que la statue soit arrivée
en catimini de nuit, pour préserver la surprise certainement rappelle
étrangement que le pauvre Martin n’a jamais rien demandé avant d’être accaparé
par les citoyens de la bonne ville de Tours, Caesarodonum ou Turonorum à l’époque.
1er épisode, l’arrivée de Saint Martin à Tours, à l’insu de
son plein gré
En 370, alors qu’il s’est établi après une vie bien remplie
de soldat de l’Empire, puis d’exorciste pour l’évêque de Poitiers, dans une
ancienne villa en ruine à Ligugé, la mort de l’évêque de Tours allait quelque
peu perturber ses projets de retraite et de création du premier monastère.
Les citoyens Turons avaient décidé de proposer le poste d’évêque
à Martin, voulant profiter de son aura d’homme pieux. Déjà la volonté de voir
Tours briller sûrement. Celui-ci refusant, un habile stratagème fut élaboré. C’est
ce que raconte Sulpice Sévère dans sa « Vie de Saint Martin ». Ce
Sulpice est bien placé pour le raconter puisqu’il fut son contemporain et même
son disciple. Mais voici son témoignage sur les circonstances de l’arrivée de
Martin à Tours :
Vie de saint Martin / par Sulpice Sévère,... ; traduit du latin par M. Richard Viot. Précédé d'une Notice historique sur Sulpice Sévère / par M. l'abbé J. J. Bourassé,...
Source: gallica.bnf.fr
Vie de saint Martin / par Sulpice Sévère,... ; traduit du latin par M. Richard Viot. Précédé d'une Notice historique sur Sulpice Sévère / par M. l'abbé J. J. Bourassé,...
Source: gallica.bnf.fr Ainsi Martin s’est retrouvé catapulté évêque de Tours, à cause de la ruse d’un certain citoyen Ruricius. S’ensuivit un voyage de près de 250 km :
Vie de saint Martin / par Sulpice Sévère,... ; traduit du latin par M. Richard Viot. Précédé d'une Notice historique sur Sulpice Sévère / par M. l'abbé J. J. Bourassé,...
Source: gallica.bnf.fr
Vie de saint Martin / par Sulpice Sévère,... ; traduit du latin par M. Richard Viot. Précédé d'une Notice historique sur Sulpice Sévère / par M. l'abbé J. J. Bourassé,...
Source: gallica.bnf.fr Ainsi Martin s’est retrouvé catapulté évêque de Tours, à cause de la ruse d’un certain citoyen Ruricius. S’ensuivit un voyage de près de 250 km :
Saint Martin commença par s’installer à l’extérieur de la
Ville pour édifier son deuxième monastère, à Marmoutiers. De là il continua l’évangélisation
de la Gaule Romaine (Marion
Zimmer Bradley en parle même dans les Dames d’Avalon).
2ème épisode, l’enlèvement nocturne du corps de Saint Martin
En 397, Saint Martin se trouve à Candes et y meurt. Là encore
Tourangeaux et Poitevins vont se disputer la « propriété » du
bonhomme. Le marché de la relique est en devenir mais le filon sent déjà bon. Dans
la « Vie de
Saint Martin » par Gervaise on peut lire :
Les Tourangeaux eurent les Poitevins par surprise, et réussirent
à dérober la dépouille du Saint nuitamment, afin de le ramener à Tours. On l’enterra
alors à l’endroit où serait bâtie plus tard la basilique.
En gros, on veut nous présenter comme étant LE symbole de la
ville un homme qui a été amené de force par deux fois sans qu’il n’en ait émis
le souhait.
Enfin sur le « slogan » de l’invitation qui dit « les
réseaux sociaux n’ont pas inventé le partage », de trois choses l’une :
- Soit l’épisode récent sur le futur ex-logo a laissé des traces et les réseaux sociaux ne sont plus vraiment en odeur de sainteté à la Mairie,
- Soit on veut nous faire croire que Justin Bridou est aussi un symbole de la ville
- Soit c’est bien Le Vilain qui a trouvé la meilleure conclusion à tout ça…
Je comprends pas bien, c'est quoi le problème avec St Martin, la rénovation de son dôme et toussa ?
RépondreSupprimerLe probleme est de vouloir nous presenter Saint Martin comme LE symbole de Tours
SupprimerLe probleme est de vouloir nous presenter Saint Martin comme LE symbole de Tours
SupprimerQu'on le veuille ou non, St Martin est UN symbole de Tours qui a participé au rayonnement de Tours dans toute la chrétienté et dont l'aura est tjrs très présente chez les cathos... Par ailleurs, la basilique est un élément du patrimoine à la charge de la ville, un peu marre de ces polémiques stériles :-/
RépondreSupprimerUN pas LE :)
SupprimerExactement, je ne vois pas en quoi la mairie en ferait le seul et unique symbole de Tours...
RépondreSupprimerC'est pourtant le titre de leur invitation
SupprimerAh, et t'arrives à écrire tout un billet à cause du titre d'une invitation ? o_O Mais c'est vrai que la Comm de la ville est pas tip top en ce moment...
RépondreSupprimerRholalala si on peut plus faire des bilets de troll tranquillement :)
RépondreSupprimerMais c'est toi que je trolle là :P
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