Une erreur stratégique de la Direction de #Michelin à l'origine de la suppression de 730 postes à Joué lès #Tours

On savait depuis le conseil Municipal de Joué-lès-Tours, au cours duquel des représentants de Michelin étaient venus expliquer le plan de licenciement appliqué à l'usine jocondienne, que la stratégie "X One" du nom du pneu poids lourds était à l'origine de la fermeture des trois quarts des ateliers et du licenciements de 730 salariés.

19h03

La direction de Michelin : "Le nouveau pneu Xone n'a pas trouvé son marché. Les usines tournent à 60 % de leur capacité. Les ventes en régression constante. En 2012 avant perdu 30 à 40 % des ventes par rapport à 2007. En plus, nous faisons face à une augmentation accrue des imports asiatiques..."

19h07

La direction de Michelin : "En France, 800 millions d'euros d'investissements sur le moyen terme, pour continuer à produire sur le sol français. Nous avons décidé de spécialiser nos usines sur la production à haute valeur ajoutée, et de réduire le nombre des petites unités."

19h08

La direction de Michelin : " En 2005 , on a réinvesti plus de 65 millions d'euros à Joué. C'était un pari. La production était exportée à 40 %."

Matfanus explique tout ça très bien dans un billet dans lequel il revient sur la fermeture de Poitiers et la promesse de pérennité de Joué lès Tours liée à ce satané pneu X One.

Suite à ce Conseil Municipal les salariés de Michelin sont allés à Clermont Ferrand, où ils furent reçus manu militari comme on peut le lire aussi chez Matfanus. Le soir même la Communauté d'agglomération votait un voeu (à lire sur le blog de Notre Dame d'Oé) exigeant notamment de Michelin qu'une nouvelle activité soit implantée à Joué lès Tours.

Ce matin, le Conseil Général recevait à son tour une partie de la Direction de Michelin pour une session extraordinaire. Et là, les représentants lachèrent une bombe : ils reconnurent l'erreur d'avoir voulu développer le pneu X One, du moins à Joué-lès-Tours. On avait donc des représentants de Michelin reconnaissant que les salariés allaient être "punis" pour une erreur stratégique avant tout imputable à la Direction.

Forcément les élus du Conseil Général qui eurent chacun la parole ne manquèrent pas de relever cet aveu.

La session étant retransmise j'ai pu en suivre quelques instants, en voici une retranscription partielle :

Marisol Touraine était présente, elle commença par défendre le gouvernement apparemment mis en cause quelques instant auparavant (ou alors en réponse à l'attitude étonnante de M. Montebourg au début de cette affaire) en déclarant que les ministres concernés étaient à l'affût et à l'écoute du déroulement de ce conflit social. Mme Touraine eut une formule assez forte : "Je resterai attentive à ce que Michelin fera, plus qu'à ce qu'il ne dira".

Philippe Le Breton, Maire de Joué lès Tours, ensuite déclara qu'il se situait dans le "front du refus" de la fermeture en rappelant que "la responsabilité de la fermeture repose uniquement sur la Direction".

Martine Belnoue (Front de Gauche), reprit une argumentation proche de celle développée par Marie-France Beaufils sur son blog, à savoir l'étonnement (sinon plus) devant le fait que les dividendes versés aux actionnaires continuent à augmenter en ces temps de restructuration :

information officielle du site de Michelin

Elle rappela aussi l'opposition du Front de Gauche à l'ANI (Accord sur l'emploi) qui permet maintenant de "proposer" une plus plus grande mobilité aux salariés. Enfin elle regretta que la proposition de Loi contre les licenciements boursiers ait été refusé, car selon elle le cas de Michelin Joué lès Tours aurait été impossible.

Dernière intervenante que j'ai pu voir : Claude Roiron, ancienne présidente du Conseil Général, qui demanda aux représentants d'expliquer la nouvelle stratégie du groupe, sachant que l’usine de La Roche sur Yon (contre qui elle n'a rien a t'elle rappelé) étant plus petite, elle nécessiterait des investissements pour se mettre à niveau. Elle finit sont intervention en demandant un engagement ferme sur la pérennité des 200 salariés conservés à Joué lès Tours, qui sont inquiets pour l'avenir et on les comprend aisément.

Et puis, le serveur du site du Conseil Général a planté, nous devions être trop nombreux à vouloir suivre cette session.

Toujours est-il que deux informations importantes sont ressorties de cette session :

• la suppression des postes est due à une erreur stratégique de la Direction et non pas à une quelconque insuffisance des salariés, mais ce sont eux que l'on punit
• les élus locaux et nationaux sont rassemblés dans un "front du refus" et soutiendront les salariés

Et toi aussi tu peux les soutenir en cliquant sur le j'aime de cette page facebook.

et écouter les représentants de Sud Michelin interviewés par Demain le Grand Soir en cliquant là.

Faisons mentir le Grizzly, des pneus peuvent et doivent continuer à être produits en France.



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