Cette action de lobbying (car oui le lobbying est fort : pensez donc d'un côté l'indépendance énergétique et la compétitivité retrouvée, de l'autre des craintes sur le sous-sol...) a eu plusieurs phases :
En France, d'abord essayer de trouver un joli nom de remplacement à la "fracturation hydraulique" et parlant de "stimulation de la roche". ça fait plus glamour hein ? Le Monde s'en fit l'écho, mais peut on encore avoir confiance en ce journal sur cette question, après l'article dithyrambique paru lors de l'été 2012 qui aurait pu s'intituler voyage au pays mirifique des gaz de schiste
En parallèle, en Europe, Manuel Barroso appelle à la libéralisation de l'énergie. Juan se demande sir les gaz de schiste sont concernés...
Et puis donc, après avoir distillé cette idée de la comparaison possible entre géothermie et fracturation hydraulique (on a repris le terme initial puisque l'attaque glamour n'a pas vraiment pris dans l'opinion), un groupe texan Schuepbach a déposé une Question Prioritaire de Constitutionnalité pour tenter de casser cette loi du 13 juillet 2011, à la suite de l'autorisation de deux nouveaux puits de géothermie en Alsace.
Pour y voir plus clair, je ne peux que vous conseiller cette note de Gérard Lemoine, géologue, qui revient sur les différences entre fracturations hydrauliques pour la géothermie et pour extraction de gaz de schiste.
Ces différences sont notables :
la profondeur et la nature des roches visées (un schiste argileux pour les gaz de schiste, des roches magmatiques pour la géothermie). En géothermie l'objectif de rouvrir des fractures, a très grande profondeur, alors que pour la fracturation hydraulique en vue de l'extraction de gaz de schiste, on travaille la roche pour que celle-ci libère le gaz.J'avais essayé d'expliquer tout ça dans ce billet.
la production d'effluents contaminés dans le cas des gaz de schistes, alors que l'eau recircule pour la géothermie. Ces effluents, mal gérés font courir un risque pour l'environnement.
Pour Gérard Lemoine, il n'y a tout de même pas d'angélisme. Il rappelle que le risque sismique est présent dans les deux cas de figure.
Rien n'est simple dans cette affaire, mais il ne faudrait pas non plus que les pétroliers essaient de nous rouler dans la farine avec leur
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Putain ! Un vrai billet. Je lis plus tard.
RépondreSupprimerje t'en prie :)
SupprimerJ'ai lu !
RépondreSupprimeret twitté ! merci :)
SupprimerEt bientôt reblogué...
Supprimerholà tu me gâtes ! :)
SupprimerGaz de schiste : scénario pour un gazage programmé
RépondreSupprimer« Moins de six mois après le début de la contestation organisée contre l’exploitation des gaz de schiste, il semble déjà y avoir quelque chose comme une opposition « officielle ». Ce qui avait inquiété l’Etat au début de la mobilisation, à savoir son caractère populaire et donc imprévisible, est en train de s’étioler. Ça se bureaucratise. Il y a des colères qui se perdent. On parle d’un nouveau Larzac, puis on retourne au Parlement européen. On fait mollement des réunions d’information où on n’ose trop rien dire, de peur que ça ne soit pas dans la ligne…
Et après tout, si ça pouvait se régler comme ça, pourquoi pas ? Tant que ça marche… Mais la question est que non seulement ça ne marche pas, mais que l’Etat est en train de retourner ses propres armes contre la contestation. Qu’encore une fois, ils vont faire servir la loi contre les gaz de schiste à l’acceptation des gaz de schiste. Créer des réglementations qui feront accepter ce qu’on réglemente, alors qu’on n’en voulait tout simplement pas. Et ainsi de suite : on connaît la chanson. C’est celle du Grenelle, du développement durable, du partenariat et de la cogestion sous toutes ses formes… »
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