jeudi 8 septembre 2011

Meeting d'Arnaud Montebourg à Tours le 7 septembre (2)


Comme Matfanus est allé plus vite que je ne l'avais prévu, voici les petites notes que j'ai prises lors du meeting d'Arnaud Montebourg, le 7 septembre à Tours.

Comme le dit Matfanus, le discours fut tourné quasiment exclusivement sur l'économie, mais cela s'explique par le fait que « l'économie, présentée comme libératrice de l'Homme, est devenue son oppresseur ». La tribune d'Aquilino Morelle, Professeur à la Sorbonne et directeur de campagne de Montebourg, dans le Monde daté du 7 septembre l'explique très bien (lien et lecture par Rimbus)

« Soit nous conduisons une stratégie de protectionnisme raisonné, européen, social et écologique, soit les peuples cèderont aux sirènes perverses des droites extrêmes. La démondialisation s'oppose ainsi autant au délire de l'ouverture infinie des marchés détruisant les protections sociales, les industries et les modes de vie, qu'au repli nationaliste et haineux de Marine Le Pen. »

Cet extrait de la tribune explique bien selon moi la base de l'idée de démondialisation. Par deux fois, hier M. Montebourg confiait à différents interlocuteurs : « si on continue comme cela, tout ça finir mal », évoquant ainsi le même malaise que celui ressenti par Dominique Lemoine lors de sa campagne des dernières cantonales. Si le pouvoir politique ne reprend pas la main sur le pouvoir économique alors la situation pour les classes moyennes et modestes ne pourra que se déteriorer, et la démocratie en pâtir.

« Lassé d'avoir raison »

après une rapide présentation, biographie et action politique, Arnaud Montebourg a conclu : « je suis lassé d'avoir raison [ndlr : et de ne pas être écouté à temps».

Et il dressera une liste des combats, menés depuis la fin des années 90 :

Avoir eu raison sur la lutte contre les Paradis Fiscaux, qu'il mena avec une poignée de députés, dont Vincent Peillon, prêchant dans le désert. Résultat : un « G vain » à Londres, sans aucune avancée significative, et des Etats maintenant attaqués par des filiales off-shore de banques bien d'chez nous.
Avoir eu raison quand il demandait la mise en examen de Jacques Chirac, et de balayer la 5ème République afin d'en envisager une Vième plus vertueuse, plus proche du citoyen
Avoir eu raison d'avoir établi son rapport sur Jean Noël Guérini et le fonctionnement de la section PS des Bouches du Rhône, rapport raillé, et mis sous le coude malgré les appels des militants locaux.

La démondialisation

Devant ce bilan, il a donc décliné les principales orientations de sa candidatures aux primaires du PS

(petit aparté tant que j'y pense : militantes et -tants du PS, candidats aux Primaires : cessez de dire que les Primaires vont désigner LE CANDIDAT DE LA GAUCHE. Notre appel à l'unité 2012, vous ne l'avez pas entendu (pas plus que le Front de Gauche ou les verts), soit, mais ne faites pas comme si la gauche n'aura qu'un candidat.)

Ces orientations sont donc :
  • la mise en place d'une 6ème République, en vue de donner plus de place aux Citoyens
  • une politique écologique et sociale
  • la démondialisation

sur cet aspect, vous pouvez lire le pdf chez Melclalex, mais voici tout de même ce que j'en ai retenu :
  • Tout d'abord la démondialisation répond à un impératif, que « l'hiver glacial de la dette ne touche pas les classes populaires et moyennes ». La démondialisation s'accompagnant d'une préférence salariale aux rentes (la préférence salariale se traduisant pas une obligation pour les entreprises de dépenser un euro pour l'augmentation des salaires à chaque euro dépensé pour les actionnaires. Car actuellement, le bénéfice des entreprises du CAC 40 est divisé de la façon suivante : 40 % pour les actionnaires, 5 % pour augmenter la masse salariale et le reste pour l'investissement, mais ailleurs dans le monde). Et elle doit mettre fin aussi à la concurrence entre les peuples.
  • Le préalable au programme socialiste est « la mise sous tutelle des banques ». En gros un Commissaire aux Comptes par Conseil d'Administration, avec bien sûr le rapatriement des fonds détenus dans des paradis fiscaux. La première mesure de Montebourg serait donc celle-ci, pour répondre partiellement à Stef, je ne sais pas si c'est la bonne mesure, j'essaie de retranscrire

Est-ce réalisable ?

Selon M. Montebourg la mise sous tutelle des banques est tout à fait réalisable : en Allemagne, mise à part la Deutsche Bank, les banques sont sous tutelle des Länders.
La démondialisation est réalisable, pas à l'échelle nationale, mais européenne. Si l'Europe devient assez forte pour gérer les 3 moyens de protéger les salariés européens, à savoir la Monnaie (actuellement laissée à la BCE qui est indépendante et qui devrait être ramenée dans le giron politique), le budget (mais pour cela il faudra une véritable politique européenne) et les frontières.

Des exemples furent donnés, le plus frappant fut celui du Brésil et Apple. Ce pays ayant voté une taxe de 150 % sur les machins d'Apple, car produits dans les usines de Shenzen, dans des conditions proches de l'esclavage. Apple vient de s'entendre avec Foxconn qui ouvrira prochainement une usine au Brésil.

Interrogé sur les futures relations avec la Chine s'il était président, Montebourg répondra, en faisant sourire quelque peu dans la salle, que la Chine avait plus besoin de nous que nous d'eux.

Fin

Je n'ai pas eu le temps de tout noter, aussi je finirai pas quelques pensées lancées ça et là lors de ce meeting :

« Duhamel, Minc, sont des professeurs de minusculisation de la France. Ce pays n'est pas minuscule, il peut être fort »

« Finalement mon programme, c'est celui de Conseil National de la Résistance, le numéro de la République étant la seule originalité »

à la question : « les primaires risquent de dépolitiser le Pays, en ne laissant le choix qu'entre un représentant de la gauche molle et un autre de la droite dure, car le candidat choisi risque d'être le moins disant à cause de la pression médiatique. » M. Montebourg répondit que les sondages étaient scientifiquement faux, les sondeurs eux mêmes avouant 20 points de marge d'erreur. Et titllé sur la règle d'or, il répondit qu'elle n'avait rien à faire dans la Constitution, et qu'elle existait déjà, depuis le Traité de Maastricht.

Seul regret, il n'y eut pas de réponse à une question de la salle : « Que ferez vous si Hollande est le candidat retenu ? »




Mais bon j'ai eu mon autographe (Despasperdus va me traiter de groupie, alors que je fais rien qu'à essayer de m'intéresser... Bon on en recouse de l'ouverture ? :)) et puis on a été éclusé quelques bières avec Matfanus en regardant les étudiants fêter leur rentrée, les cheveux couverts de mousse à raser et de farine.


~~~~~~~~~~~ Bookmark and Share

6 commentaires:

  1. Bravo excellent billet qui va donner envie de voter Montebourg. Merci Gaël

    RépondreSupprimer
  2. Ah ouais Chapeau, billet très complet!!! J'applaudis!!!!

    RépondreSupprimer
  3. Ce qu'il dénonce et il est pas loin d'avoir raison, c'est le manque de couilles ( ou d'envies) de nos politiques! Il est temps de se sortir les doigts du c.. et la proposition de mise sous tutelle des banques (par exemple) serait une excellente première mesure!

    Excellent billet!

    RépondreSupprimer
  4. Rien à propos de la TVA sur la bière ?

    RépondreSupprimer
  5. Arnaud Montebourg il sera au gouvernement si la gauche passe

    RépondreSupprimer
  6. @Melclalex ben merci à lui d'être venu nous voir

    @Matfanus oui mais j'ai peur d'avoir fait trop complet justement :)

    @ThierryRégis merci, et oui il semble vouloir incarner, comme il l'a dit lui-même un "socialisme de combat plutôt que d'accompagnement du libéralisme"

    @Nicolas non... et il buvait de l'eau le soir

    @Dominique j'espère bien

    RépondreSupprimer

laissez moi un commentaire, ça fait toujours plaisir

(ne vous fâchez pas par contre, j'ai modéré les commentaires pour les billets ayant plus de 5 jours)