Comme Matfanus
est allé plus vite que je ne l'avais prévu, voici les petites notes
que j'ai prises lors du meeting d'Arnaud Montebourg, le 7 septembre à
Tours.
Comme le dit Matfanus, le discours fut tourné quasiment
exclusivement sur l'économie, mais cela s'explique par le fait que
« l'économie, présentée comme libératrice de l'Homme, est
devenue son oppresseur ». La tribune
d'Aquilino Morelle, Professeur à la Sorbonne et directeur de
campagne de Montebourg, dans le Monde daté du 7 septembre l'explique
très bien (lien et lecture par Rimbus)
« Soit nous conduisons une stratégie de protectionnisme
raisonné, européen, social et écologique, soit les peuples
cèderont aux sirènes perverses des droites extrêmes. La
démondialisation s'oppose ainsi autant au délire de l'ouverture
infinie des marchés détruisant les protections sociales, les
industries et les modes de vie, qu'au repli nationaliste et haineux
de Marine Le Pen. »
Cet extrait de la tribune explique bien selon moi la base de l'idée
de démondialisation. Par deux fois, hier M. Montebourg confiait à
différents interlocuteurs : « si on continue comme cela, tout
ça finir mal », évoquant ainsi le même malaise que celui
ressenti par Dominique
Lemoine lors de sa campagne des dernières cantonales. Si le
pouvoir politique ne reprend pas la main sur le pouvoir économique
alors la situation pour les classes moyennes et modestes ne pourra
que se déteriorer, et la démocratie en pâtir.
« Lassé
d'avoir raison »
après une rapide présentation, biographie et action politique,
Arnaud Montebourg a conclu : « je suis lassé d'avoir
raison [ndlr
: et de ne pas être écouté à temps] ».
Et il dressera une liste des
combats, menés depuis la fin des années 90 :
Avoir eu raison sur la lutte
contre les Paradis Fiscaux, qu'il mena avec une poignée de députés,
dont Vincent Peillon, prêchant dans le désert. Résultat : un « G
vain » à Londres, sans aucune avancée significative, et des
Etats maintenant attaqués par des filiales off-shore de banques bien
d'chez nous.
Avoir eu raison quand il
demandait la mise en examen de Jacques Chirac, et de balayer la 5ème
République afin d'en envisager une Vième plus vertueuse, plus
proche du citoyen
Avoir eu raison d'avoir établi
son rapport sur Jean
Noël Guérini et le fonctionnement de la section PS des Bouches
du Rhône, rapport raillé, et mis sous le coude malgré les
appels des militants locaux.
La
démondialisation
Devant ce bilan, il a donc
décliné les principales orientations de sa candidatures aux
primaires du PS
(petit
aparté tant que j'y pense : militantes et -tants du PS, candidats
aux Primaires : cessez de dire que les Primaires vont désigner LE
CANDIDAT DE LA GAUCHE. Notre
appel à l'unité 2012, vous ne l'avez pas entendu (pas plus que
le Front de Gauche ou les verts), soit, mais ne faites pas comme si
la gauche n'aura qu'un candidat.)
Ces orientations sont donc :
- la mise en place d'une 6ème République, en vue de donner plus de place aux Citoyens
- une politique écologique et sociale
- la démondialisation
sur cet aspect, vous pouvez lire
le pdf
chez Melclalex, mais voici tout de même ce que j'en ai retenu :
- Tout d'abord la démondialisation répond à un impératif, que « l'hiver glacial de la dette ne touche pas les classes populaires et moyennes ». La démondialisation s'accompagnant d'une préférence salariale aux rentes (la préférence salariale se traduisant pas une obligation pour les entreprises de dépenser un euro pour l'augmentation des salaires à chaque euro dépensé pour les actionnaires. Car actuellement, le bénéfice des entreprises du CAC 40 est divisé de la façon suivante : 40 % pour les actionnaires, 5 % pour augmenter la masse salariale et le reste pour l'investissement, mais ailleurs dans le monde). Et elle doit mettre fin aussi à la concurrence entre les peuples.
- Le préalable au programme socialiste est « la mise sous tutelle des banques ». En gros un Commissaire aux Comptes par Conseil d'Administration, avec bien sûr le rapatriement des fonds détenus dans des paradis fiscaux. La première mesure de Montebourg serait donc celle-ci, pour répondre partiellement à Stef, je ne sais pas si c'est la bonne mesure, j'essaie de retranscrire
Est-ce
réalisable ?
Selon
M. Montebourg la mise sous tutelle des banques est tout à fait
réalisable : en Allemagne, mise à part la Deutsche Bank, les
banques sont sous tutelle des Länders.
La
démondialisation est réalisable, pas à l'échelle nationale, mais
européenne. Si l'Europe devient assez forte pour gérer les 3 moyens
de protéger les salariés européens, à savoir la Monnaie
(actuellement laissée à la BCE qui est indépendante et qui devrait
être ramenée dans le giron politique), le budget (mais pour cela il
faudra une véritable politique européenne) et les frontières.
Des
exemples furent donnés, le plus frappant fut celui du Brésil et
Apple. Ce pays ayant voté une taxe de 150 % sur les machins d'Apple,
car produits dans les usines de Shenzen, dans des conditions proches
de l'esclavage. Apple
vient de s'entendre avec Foxconn qui ouvrira prochainement une usine
au Brésil.
Interrogé
sur les futures relations avec la Chine s'il était président,
Montebourg répondra, en faisant sourire
quelque peu dans la salle, que la Chine avait plus besoin de nous
que nous d'eux.
Fin
Je n'ai pas eu le temps de tout
noter, aussi je finirai pas quelques pensées lancées ça et là
lors de ce meeting :
« Duhamel, Minc, sont des
professeurs de minusculisation de la France. Ce pays n'est pas
minuscule, il peut être fort »
« Finalement mon programme,
c'est celui de Conseil National de la Résistance, le numéro de la
République étant la seule originalité »
à la question : « les
primaires risquent de dépolitiser le Pays, en ne laissant le choix
qu'entre un représentant de la gauche molle et un autre de la droite
dure, car le candidat choisi risque d'être le moins disant à cause
de la pression médiatique. » M. Montebourg répondit que les
sondages étaient scientifiquement faux, les sondeurs eux mêmes
avouant 20
points de marge d'erreur. Et titllé sur la règle d'or, il
répondit qu'elle n'avait rien à faire dans la Constitution, et
qu'elle existait déjà, depuis le Traité de Maastricht.
Seul regret, il n'y eut pas de
réponse à une question de la salle : « Que ferez vous si
Hollande est le candidat retenu ? »
Mais bon j'ai eu mon autographe
(Despasperdus va me traiter de groupie, alors que je fais rien qu'à
essayer de m'intéresser... Bon
on en recouse de l'ouverture ? :)) et puis on a été éclusé
quelques bières avec Matfanus en regardant les étudiants fêter
leur rentrée, les cheveux couverts de mousse à raser et de farine.
Bon je vais continuer à
grapiller
des infos sur ces primaires pour voir quand même
~~~~~~~~~~~
Bravo excellent billet qui va donner envie de voter Montebourg. Merci Gaël
RépondreSupprimerAh ouais Chapeau, billet très complet!!! J'applaudis!!!!
RépondreSupprimerCe qu'il dénonce et il est pas loin d'avoir raison, c'est le manque de couilles ( ou d'envies) de nos politiques! Il est temps de se sortir les doigts du c.. et la proposition de mise sous tutelle des banques (par exemple) serait une excellente première mesure!
RépondreSupprimerExcellent billet!
Rien à propos de la TVA sur la bière ?
RépondreSupprimerArnaud Montebourg il sera au gouvernement si la gauche passe
RépondreSupprimer@Melclalex ben merci à lui d'être venu nous voir
RépondreSupprimer@Matfanus oui mais j'ai peur d'avoir fait trop complet justement :)
@ThierryRégis merci, et oui il semble vouloir incarner, comme il l'a dit lui-même un "socialisme de combat plutôt que d'accompagnement du libéralisme"
@Nicolas non... et il buvait de l'eau le soir
@Dominique j'espère bien