La pose du lambris nous a pris 2 jours. Je dis nous car je m'étais adjoint les services d'un copain qui était désoeuvré. Alors, plein de sollicitude devant son manque de bricolage chez lui, je lui ai proposé de venir m'aider à écluser des bières et poser le lambris (ou l'inverse, je sais plus trop). Le seul problème avec le copain, c'est qu'il pose autant que notre première dame qui dut faire faire 35 prises pour une scène du prochain film de Woody Allen (« Midnight in Paris ») dans laquelle elle devait sortir d'une boulangerie, une baguette à la main. Moi je n'ai pas eu la patience du réalisateur américain, et je n'ai fait qu'une prise de la scène « découpe de lambris à la scie sauteuse » :
La pose du lambris est beaucoup plus simple que celle des tasseaux finalement. Tu clippes, tu clippes, tu coupes un chouïa, tu recommences un rang plus loin...
Mais commençons par le début...
1- l'achat du lambris et son acclimatation à la pièce
le lambris c'est du bois, sauf celui sur lequel c'est écrit PVC et que tu peux te mirrer dedans, mais nous nous avons choisi un lambris en bois. L'aspect plafond de dancefloor ne nous correspondant pas vraiment...
Or le bois, ça respire ! Ça a besoin de se sentir chez soi pour commencer à se détendre complètement, après tous le stress qu'il a vécu : rencontre avec un bûcheron, transport par voie fluviale sur l'amazone, arrivée à la scierie, débitage alors qu'il n'a pas encore laissé échapper son dernier souffle si ça se trouve, stockage avec d'autre planches qu'il ne connaît ni d'Adam ni d'Eve (peut-être même du pommier poirier savant, va t'en savoir : ces gens là sont capable de tout !). Et puis on le rabote, on le torture pour faire ces languettes et rainures qui permettront de fixer les clips, on le peint ou le cire (dans notre cas : cire blanche) et puis enfin on le remet avec ses potes en sapin ou en pin pour faire de belles bottes. Là il se dit, le bois : « c'est bon, ils ont fini là, non ? » Hé ben non ! Maintenant on le transporte jusqu'au magasin, là il est tripoté par des mains un peu fièvreuses qui semblent se demander si elles arriveront à le poser. « et pis surtout pensez bien à laisser les bottes au repos pour s'acclimater à la pièce, heine ? » entend il le vendeur répéter à longueur de journée. « s'acclimater à la pièce ? Mes racines, oui ! C'est plutôt pour me reposer un peu avant d'être remanipulé ! » a t'il envie de répondre le bois, mais bon les gens capables d'écouter parler le bois sont rares somme toute...
Donc voilà, il vaut mieux acheter le lambris en même temps que les tasseaux, comme ça le temps que ces derniers soient posés, le lambris s'est un peu remis des épreuves décrites ci-dessus et est prêt à se faire suspendre au plafond sans trop rechigner.
2- la pose de la première lame
ON COMMENCE PAR UN COTE DE LA PIECE! (je le dis pour ma douce et tendre qui a voulu me faire tenter la pose en partant du milieu, bien que le vendeur de chez Leroy Merluche ait dit que ce n'était pas possible, mais comme on ne se souvenait plus pourquoi, on a tenté). Et là on s'est rappelé :
les lames de lambris se clippent sur les tasseaux
donc si tu pars du milieu, tu peux faire tout une moitié de plafond sans problème
le problème est en fait posé par la seconde moitié... Tu ne peux plus fixer tes clips...
tu te retrouves donc avec un plafond qui ressemble au professeur d'EPS dans « Profs »
Tout ça pour dire, que le vendeur avait raison, comme très souvent en fait, et qu'il faut partir d'un côté de la pièce, perpendiculairement aux tasseaux.
Comme on avait pris soin de mettre un tasseau qui court sur toute la circonférence de la pièce, on commence par clouer une première lame (languette (rabotée ou coupée au cutter) vers le mur, et face colorée vers le plancher (sinon ça sert pas à grand chose d'avoir pris un lambris de couleur, enfin je dis ça, peut-être que les araignées vivant au plafond seraient contentes d'avoir une piste de danse de couleur)). Pour être sûr de ne pas trop marquer le lambris, voici une proposition :
on commence par enfoncer le clou à l'aide d'une pince (le lambris, encore tout retourné par ses aventures précédentes est tout attendri, et donc se transperce d'un rien)
Puis on finit de l'enfoncer avec un marteau et un chasse-clou.
Le côté au plus près du mur étant maintenant fixé, on peut clipser l'autre sur les tasseaux.
Avez vous remarqué ce merveilleux outil orange utilisé ? Quelle merveilleuse invention ! Il s'agit du cloueur magnétique. Il tient le clip sur le tasseau, permet d'enfoncer le clou sans se faire mal aux doigts, il permet de travailler dans une position plus confortable. En gros c'est l'outil indispensable. Quoi qu'en pense le copain venu m'aider et qui ne jurait que par son chasse-clou !
3- la vitesse de croisière
Une fois cette première lame posée, tout s'enchaîne très vite : on pose la seconde, si elle est trop longue on la scie, on commence la rangée suivante avec la chute, et ainsi de suite !
On a rapidement atteint une vitesse de croisière confortable (1,5 m² par heure, ceci dit je n'ai aucune idée de ce que doit être une vitesse de croisière confortable, donc on a considéré qu'on était bons, il n'y a pas de mal à se faire des compliments !).
4- les premières difficultés
Et puis on est arrivé au premier décrochage de la pièce...
Il a donc fallu scier une lame dans le sens de la longueur pour obtenir une forme qui s'encastre dans le profil :
Ce premier obstacle passé, nous avons pu continuer la progression jusqu'au milieu de la pièce. La seconde difficulté de ce deuxième jour étant de faire passer l'alimentation électrique du lustre. Pour cela, on a pu utilisé une scie cloche, fixée sur la perceuse. Un trou de « 64 » (comme dirait un vendeur de magasin de bricolage, qui n'aime ni les unités de mesures ni l'objet de la mesure (rayon, diamètre, volume, etc...), et non pas comme un spécialiste des comptoir qui comprendrait par ce numéro une « 1664 » cul-sec.
Les bières on a pu les déguster ce soir-là sous un plafond à moitié lambrissé :
le lendemain, j'allais me retrouver tout seul, avec le triangle des bermudes (là où tant de lames de lambris se sont brisées ou ont tout simplement disparu sans avoir le temps de laisser les cotes).
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Chapeau... Incapable de bricoler je suis. Bonne continuation (c'est beau d'avoir une belle maison)
RépondreSupprimerSuper ! Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour écluser des bières...
RépondreSupprimerBeau boulot, j'ai adoré le passage sur le bois qu'on trimballe.
@Faucon mais non tout le monde peut bricoler ! j'essaie justement de le montrer par ces billets
RépondreSupprimer@Vlad oui le bricolage est une bonne excuse pour boire des bières ;)
J'aime tes références cinématographiques !!
RépondreSupprimerExcellent travail ! Et c'est tant mieux parce que...
RépondreSupprimer;^)
Tu as réussi à me fasciner une 2e fois! Tu es trop fort! Moi qui déteste le bricolage!
RépondreSupprimerHé oh, ça suffit là-dedans ?!
RépondreSupprimerPas pask'on bricole un peu dans la journée que je dois supporter le bruit du lambris de verres à 4h du matin, accompagné du braiement mâtiné de finesse de l'ouvrier complètement bourré non ?!
Non mais oh !
Le voisin.
Celui là, je me le mets sur l'oreille pour le lire plus tard.
RépondreSupprimer@Nekkonezumi j'essaie d'être le plus pointu possible :)
RépondreSupprimer@Gildan merci !
@Shaya attend le coup de grâce du 3ème jour :)
@Mike Hammer promis plus qu'un billet sur mon lambris ! et après la terrasse...
@Nicolas il est un peu long, et encore je l'ai coupé en deux
Eh, ben, ça avance petit à petit. Ah, le plus difficile ce sont les angles avec découpes. Et là, pour terminer, tu vas jouer du cutter et de la râpe pour que ce soit nickel-chrome ?
RépondreSupprimerCourage tu t'en sors bien.
Bisous.
Je reconnais, du travail propre, appliqué, sérieux.
RépondreSupprimerMais c'est quoi cette fissure béante, sur ton mur ?
T'es situé sur une faille sismique où c'est un témoignage de l'originalité du plaquiste ?
En ce moment, je suis en plein dans la tapisserie.... Il faudrait que je fasse un billet passionnant: comment décoller l'ancien papier? etc....
RépondreSupprimerQuelle horreur le lambris...
RépondreSupprimer@Marité pour les découpes : un p'tit coup de scie sauteuse et de papier de verre et hop
RépondreSupprimer@Mike Hammer c'est une vieille maison qui a beaucoup bougé avec les différentes sécheresses... le lambris c'est aussi pour ces fissures :)
@Chrys ah oui faut faire un billet
@Caroline les goûts et les couleurs, hein ? Et sur un plafond aussi abîmé ben franchement il n'y a pas grand chose d'autre à faire
Parvenir à parler de Woody dans un billet sur les lambris c'est du grand art !
RépondreSupprimer(Sinon, j'ai la cuisine à repeindre chez moi...)
Voilà, c'est fait!!!! Finitions comprises. Ne restent qu'à remettre la barre pour les rideaux et des petits trucs qui attendront... J'avais oublié comme c'est galère. Les murs pas très droits, les bords à bords.
RépondreSupprimerBonne aprèm!!!
Avec le soleil, une baignade s'impose!
Super article ! Merci j'ai bien ri ;) Et en plus il est très vrai car je suis moi-même en pleine période de travaux avec pose de lambris (celui là http://goo.gl/Uj6kt7 ) et c'est exactement ça !! Moi aussi je pense que je devrais écrire toutes les péripéties qui se déroulent pendant les travaux, car il s'en passe des choses !!
RépondreSupprimertrès joli lambris ! il faut écrire oui, ça fait des souvenirs après
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