Vu(e)(s) du bus

Depuis quelques temps je prends le bus quelques soirs par semaine, pour sauver notre planète (j'espère que vous m'en remercierez un jour).

Ça me rappelle des souvenirs, de quand j'étais petit et que je me ruais avec les copains au fond du bus : ceux avec une banquette arrière, toujours surélevée par rapport au reste du bus, puisque posée sur le moteur, nous faisait sentir être les maîtres du bus !

(@nefisa, c'est bon tu me pardonnes maintenant ?)

Comme je ne suis pas aussi équipé que certains geeks, je ne peux pas consulter mes blogs préférés (enfin surtout le <3>sien) dans le bus, ni vous inonder d'informations capitales. Je pourrais me laisser aller à observer mes comparses éphémères, mais je n'aime pas trop dévisager... Alors je regarde dehors, pas devant le bus, mais sur les côtés, ce qui est un luxe pour quelqu'un qui va au boulot en bagnole d'habitude ou même à vélo. Heureusement que c'est le bus qui passe à tours, si c'était le métro je pense que je continuerais à détruire notre planète !

Comme je n'ose pas, contrairement à Pas Perdus (cette photo me touche tout particulièrement, elle a été prise quelques jours avant la naissance de mes filles...) ou Aude prendre des photos du bus, je n'ai que mes mots pour décrire ce que je vois... J'aurais tellement aimé avoir le talent de certains, comme dans cette expo.

Source image : pas perdus

Dès la montée dans le bus, je me rue sur un siège avec fenêtre. La position dans le bus je m'en fous un peu, le tout c'est que j'ai une belle vue sur les environs.

Le départ se fait dans un quartier du sud de l'agglomération, je vais mettre environ une demi-heure à traverser de part en part Tours, jusqu'au milieu de la Tranchée. Du sud au nord la physionomie de la ville est très différente. On part d'un quartier moderne, apparu de nulle part en quelques années, on traverse les quartiers un peu moins récents des Rives du Cher, construits sous Jean Royer, à une époque où on utilisait un peu n'importe quoi comme remblai... Sur une 4 voies on est alors entourés par une voie de chemin de fer sur notre gauche, et des barres d'immeuble sur la droite. Les jeunes étudiants et salariés ont laissé la place aux mamans avec poussettes et landaus, ainsi qu'aux petits vieux regardant passer la circulation.

Ensuite, passant devant la Nouvelle république, le journal eud'chez nous, on commence à remonter l'avenue la plus longue de France, que même les Parisiens ils ne l'ont pas ! Celle sur laquelle arrive le Paris-Tours ! On remonte donc l'avenue de Grammont, long canyon entouré de bâtiments en tuffeau, dont la couleur va du blanc éclatant au grisâtre le plus déprimant. Le gris laissant sa place au fur et à mesure que l'on se rapproche du centre-ville.

Puis, on arrive sur la Place Jean-Jaurès, après avoir laissé sur notre droite la rue de Bordeaux, et on attaque la rue Nationale, piétonne si ce n'est pour les bus et les vélos. La Rue Nationale c'est le bonheur à regarder depuis le bus ! Il y a ne foule étonnante : du punk à chiens qui ne sent pas encore trop mauvais et qui attire de jeunes lycéennes en mal d'aventures ; des jeunes femmes à la quête de la veste maudite ; des dames d'un âge plus mûr se promenant nonchalamment ; des étudiants accompagnés ou non de leurs parents à la recherche de L'appartement, une liste photocopiée à la main ; et puis parfois, un vieux monsieur juché sur un vélo de course flambant neuf, violet (allez savoir pourquoi on a peint à une époque des vélos de course en violet) un carton savamment sanglé sur le guidon.

En haut de la Rue Nationale, on débouche sur le pont Wilson, on traverse la Loire, celle de Pas Perdus ou celle de Lerig, suivant la saison. Et puis on entame la montée de la Tranchée. Ah ça y est c'est mon arrêt (« mi-côte » qu'il s'appelle), à bientôt !