« Mais bond'là ! Qui a laissé sortir le cochon ?! »
Le bestiau regardait avec son air placide la Tantine. Quand elle essaya de s'approcher de lui, il lui montra le cul et commença à trottina vers le chemin des douaniers.
« Reviens ici tout d'suite sale béte ! »
Se tournant vers le potager elle cria : « oh l'père ! Tu vas v'nir m'donner un coup d'main oui ? Tu vois bien que l'bestiaud se barre ! »
L'homme ainsi interpellé arriva le plus vite que lui permettait ses galoches. « Ma doué beniguet ! Comment qu'il a fait pour sortir ? J'avais barré l'enclos après lui avoir donné la soupe ! ».
Il voyait l'animal continuer à trottiner et se précipita derrière lui. Un cochon en ces temps de guerre c'était une des seules richesses. Tous les jours en lui donnant la soupe il pouvait sentir l'odeur du Kig ha Farz qu'il deviendrait grâce à ses soins et aux talents de cuisinière de sa femme. Il fallait donc le rattraper au plus vite.
Courageusement le gamin sauta du talus et atterrit devant la bête. Lui coupant la route. Le porc était grand et le gamin pas trop. Il n'était pas loin de le laisser passer en l'entendant grogner et en le voyant commencer à gratter le sol avec son sabot. Est-ce que le cochon allait le renverser ? Voir le manger comme on l'entendait parfois lors des veillées ? Il frémissait, mais comme il se sentait un peu coupable de la panique s'étant emparée de sa tante et de son oncle, il allait falloir lui être courageux et empêcher l'bestiau de passer jusqu'à ce que son oncle arrive.
Le cochon regardait le gamin par ses deux petites fentes. L'instant dura une éternité.
Heureusement son oncle arriva et attrapa le cochon par le cou tout en lui donnant quelques coups de bâton pour lui faire faire demi-tour. « mais vas tu m'aider ? Pousse le ! ». Pierrot s'exécuta et poussa le cochon pendant que son oncle le tirait par le cou. Il se disait que c'était vraiment costaud un cochon... et borné en plus...
Son oncle et lui tirèrent et poussèrent tant qu'il finit par arriver à la porte de son enclos. Après un dernier sursaut de bravoure, l'animal se laissa pousser vers sa bauge.
« Dis donc p'tit, comment qu'il a fait pour sortir de là le cochon ? »
Pierrot regardait ses pieds. Il sentait bien le regard lourd de reproches de son oncle. Et il entendait encore sa mère lorsqu'elle l'avait laissé là, chez sa soeur à elle, lui dire que les temps étant durs il serait mieux à la campagne. Brest était devenu trop dangereuse pour qu'il y reste. A la campagne au moins, il n'y avait pas les bombardements et il y avait les produits de la ferme à manger.
« j'voulais juste voir...
voir quoi ?
Si l'cochon allait bien
et tu as oublié de refermer, c'est ça hein ?
Ui... j'suis désolé...
« je l'savais que c'était le p'tit ! Ahlàlàlà ! Quel malheur j'ai eu d'accepter de l'accueillir ! Ç'aurait pas été ma soeur... » La Tantine venait d'arriver. Pierrot regarda son oncle, qui à son tour regardait ses pieds. Celui-ci aurait encore pris pour lui si sa femme n'était pas arrivée aussi vite, mais là, Pierrot en avait trop dit devant elle.
« Mon p'tit gars, si ça continue comme ça j't'enverrai à la dame blanche, moi ! »
Pierrot rentra la tête dans ses épaules. La Dame Blanche il en avait juste entendu parler comme ça, mais ce qu'il en avait entendu faisait vraiment peur... La Tantine tourna les talons, non sans avoir expliqué pour la énième fois à son homme comment bien barrer l'enclos. Celui-ci se contentait de regarder le bout de ses galoches et semblait être ailleurs.
« c'est qui la Dame Blanche ? » osa enfin susurrer Pierrot à son oncle...
Source de l'image : Tiphaine Liebaut
Tu te lances dans les écritures ?!? Alors vivement la suite :-)
RépondreSupprimerTiens, je ne sais pas si tu connais ça (c'est CC qui m'a fait découvrir ce truc), pour pouvoir imprimer tes nouvelles nouvelles http://sylvaindrapau.com/web/tabbloid-creer-un-journal-de-votre-flux-rss/
Oh ! Pauvre petit Pierrot !
RépondreSupprimer(Vite la suite !)
C'est normal qu'il ait eu envie de voir, ce kéké-Pierrot : il ne fallait pas lui répéter à tout bout de champ "Qui vivra verrat".
RépondreSupprimer(Oui, oui, entendu : je m'casse...)
Comme c'est sympa cette histoire et quel joli cochon tout rose...
RépondreSupprimerquand même Gaël, savais pas, ça gratte du pied un cochon !!!!
bond'là, bond'la (ah ah... ce mot : de vagues réminiscences de mémoire).
Pauvre Pierrot qui s'est montré si brave, rassure-le : je ne suis pas la dame blanche...
Merci pour cette détente en fin de journée et vive la suite...
@MArie Laure, des fois j'aime bien essayer de raconter des histoires :)
RépondreSupprimermerci pour tabloïd c'est rigolo
@Zoridae je devrais avoir un peu de temps cette semaine :)
@Didier Ben non restez ! c'est que lepremier "épisode"
@Jeffanne ça gratte pas du pied ? mince...
merci en tout cas à toutes et tous
elle est bien belle ton histoire monsieur gaël !!!
RépondreSupprimerbonne soiré alors :)
ah ben oui !!
RépondreSupprimermoi j'reste!! la suite la suite!! :)
C'est plein de ressources un écureuil!
RépondreSupprimerJe vais attendre la suite aussi.
Tiens ! Il sait écrire.
RépondreSupprimer@Mrs Clooney merci
RépondreSupprimer@noisette la suite arrive (petit à petit)
@Tulipe ça vient ça vient
@Nicolas (tu le dis à personne mais j'ai tout pompé)
merci à toutes et tous en tout cas
Je me régale !
RépondreSupprimer@ +
merci, j'espère que tu n'auras pas une overdose, parce que ça risque de durer en fait
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerExcellent cette petite histoire. Entre La Dame Blanche et le petit cochon, que d'aventures :o)
J'ai passé un bon moment et je compte bien poursuivre mes lectures ici.
Bon après midi.
merci beaucoup de votre visite, revenez quand vous voulez
RépondreSupprimerblh,
RépondreSupprimerC'est pas toujours aussi bien.
non des fois c'est encore plus mieux :)
RépondreSupprimerOn ne peut pas toujours être bon .
RépondreSupprimerNi recevoir les muses chaque jour :)
Ps : j'ai dû me tromper avec mon OpenId.
c'est mieux avec votre blog en effet :)
RépondreSupprimerC'est très très bien bon c'est vrai que l'on pourrait corriger quelques légers détails historiques mais tu es bien dans le ton, attention aux conteurs de rimadellous, ils froncer des soucils mais la chique ne va pas tomber de la bouche, c'est bon signe, continue...
RépondreSupprimerJP Bistrac.vont
Bistrac, c'est la contraction de bistro et Loudéac ?
RépondreSupprimerBen mince alors, il ne sait même pas que Pluhinec possèdait un des plus fameux restaurant de la côte capiste: "Chez Jeanne Plomb"...
RépondreSupprimerJPB
Oh chouette, une série ! Vite la suite !
RépondreSupprimer(ouais trois mois de retard, et alors ? hum...)