Pierrot est chez son oncle et sa tante pour échapper aux bombardements sur Brest. Il a malencontreusement laissé s'échapper le cochon familial ce qui a provoqué la colère de sa tante. Celle-ci l'a menacé de « l'envoyer à la Dame Blanche ».
« la Dame Blanche ? Ben comment t'expliquer... Bon écoute tu viens m'aider à finir de labourer le champ et je te raconterai ça ce soir. »
Pierrot suivit son oncle. Il fallait se dépêcher, il n'avait le cheval que pour la journée et il restait la moitié du champ à labourer. Ils ne chômèrent donc pas. Pierrot veillait à ce que le cheval aille bien droit pendant que son oncle poussait sur la charrue. Le cheval, bien que plus imposant que le cochon, paraissait plus sympathique et coopératif à Pierrot.
L'après-midi se déroula donc entre la mer et le ciel, à retourner la terre. La nuit arrivant, le travail était fini. Il était temps de ramener le cheval à son propriétaire, dans le bourg, en bas.
Le trajet empruntait le chemin des douaniers jusqu'au port. Le cheval fumait tant il avait trimé. Il marchait d'un pas tranquille et se laissait guider par Pierrot, fier comme un pape. Pourtant les paroles de sa tante commençaient à lui revenir. Son oncle lui avait promis de lui en parler, il attendait donc qu'il commence.
« alors ça a été ?
- pour ça oui ! Il a bien bossé ! Il mérite son avoine
- bon. Ramène le à l'écurie, mon gars s'en occupera »
Le cheval s'engouffra dans l'écurie. Pierrot le regarda disparaître et se tourna vers son oncle :
« alors la Dame Blanche ?
- Tu sais, ta tante elle te disait ça pour te faire peur... Elle n'est pas mauvaise, mais le cochon c'est sacré...
- oui... mais c'est qui la Dame Blanche ?! »
Ils arrivaient maintenant à l'endroit où le chemin surplombait une grève entourée de rochers qui paraissaient tranchants et affûtés. Ils semblaient fendre les vagues. Son oncle lui dit : « en fait tout le monde pense que c'est là que tout a commencé ».
Pierrot observa son oncle. Celui-ci semblait perdu dans ses pensées, totalement absorbé par les vagues. En contrebas, la mer montait et commençait à recouvrir les rochers. Ils effleuraient à peine maintenant.
« C'était il y très longtemps, tu sais. Je ne sais même pas si le grand-père de ta mère était déjà né. Il n'y a pas grand monde qui en parle de cette époque parce que, ben parce qu'il s'est passé des choses pas très catholiques »
Pierrot n'en avait pas perdu une goutte. Il avait suivi le mouvement de son oncle qui s'était assis sur le muret de pierre, face à la mer.
Il ouvrit grand ses oreilles pour entendre le récit de son oncle, et grand ses yeux pour profiter du coucher de soleil qui arrivait.
miam du vrai François dans le texte
RépondreSupprimerPeuples,
RépondreSupprimerCa te surprend, aussi ?
Retourner la terre entre la mer et le ciel ? C'est un vrai boulot d'acrobates, votre truc !
RépondreSupprimerSinon, beau texte, mais n'abusez pas du suspense, pensez à nos nerfs...
Gaêl,
RépondreSupprimerTu as eu un compliment de Goux. Tu peux arrêter la série.
je pense que tu es sur la bonne voie, sauf que les "vrais gens" de l'histoire n'étaient pas des paysans mais des marins pêcheurs pilleurs d'épaves à l'occasion. Paraît-il que ce n'est qu'une histoire... Mais va savoir...
RépondreSupprimer@peuples on essaie, on essaie
RépondreSupprimer@Nicolas :)
@Didier Goux je vais tenter d'abréger vos souffrances
@Nicolas j'y pense sérieusement, fier comme je suis
@anonyme qui semble connaître l'histoire : oui ben hein, je peux pas non plus me souvenir de tout, j'étais tout petit quand on me l'a raconté
Mon souffle est coupé, je suis en apnée ... mais que va t-il se passer ??
RépondreSupprimer@ + bésitos
PS : La dame blanche me fait peur !
... sans doute son coté ... ségo ;-))
RépondreSupprimer@Eric reprend ton souffle, je t'en prie,
RépondreSupprimerje te promets d'abréger tes souffrances
c'est vrai qu'il était petit mais si mignon déjà...
RépondreSupprimerJPB
"L'après-midi se déroula donc entre la mer et le ciel, à retourner la terre. "
RépondreSupprimerC'est une vraie perle, cette phrase. Un vrai Ferreiro Rocher avec de la poésie dedans, tiens.