samedi 31 janvier 2009

Dans lequel la Dame demande à ce qu'on la conduise sur les lieux du naufrage

Pierrot est chez son oncle et sa tante pour échapper aux bombardements sur Brest. Il a malencontreusement laissé s'échapper le cochon familial ce qui a provoqué la colère de sa tante. Celle-ci l'a menacé de « l'envoyer à la Dame Blanche ».Le soir, alors qu'ils rentrent à la maison, l'oncle accepte de raconter.

L'histoire commence donc il y a très longtemps. Des naufrageurs habitaient alors dans la région.Pendant leur retour à la maison, son oncle raconte à Pierrot le naufrage d'un navire Hollandais, chargé d'oranges. Pierrot comprend, malgré les silences de son oncle, que quelque chose de terrible est arrivé au jeune capitaine de ce vaisseau.

L'épouse du capitaine arriva peu après à Audierne, car quelque chose lui paraissait étrange dans cette histoire de naufrage.

Le lendemain, Pierrot passa sa journée seul. Son oncle était en mer et sa tante à la conserverie. Il avait pour mission de nourrir le cochon, sa tante lui ayant répété au moins dix fois comment barrer correctement l'enclos après avoir rempli l'auge des restes de soupe de la veille.

La journée étant longue, il s'aventura un peu dans la lande environnante. La côte était très escarpée et Pierrot frissonna plus d'une fois en s'imaginant chuter du haut de la falaise.


La fin de l'après-midi arriva. Sa tante était de retour de la conserverie. Au loin, Pierrot distingua la voile de la barque sur laquelle son oncle était embarqué.

« Ah ça y est les v'là ! » murmura sa tante qui s'état glissée derrière lui sans qu'il ne s'en aperçoive.

« allez, file va le chercher au port, tu trépignes depuis ce matin ! »

Pierrot s'engagea à toute allure sur le sentier côtier qui descendait rapidement vers le port. Arrivé là, il retrouva son oncle qui se dirigeait avec le reste de l'équipage vers « Chez Jeanne Plomb ». « Allez p'tit, viens donc avec nous ! On va vider quelques godets, la pêche a été bonne aujourd'hui ! »

Après quelques chopines l'oncle prit congé de chez Madame Plomb. Il entraîna Pierrot dans son sillage. Celui-ci rongeait son frein. Lorsqu'ils s'engagèrent dans la montée il osa enfin :


« Et la Dame hollandaise alors, qu'est-ce qu'elle a fait ?

- Tiens c'est curieux que tu me demandes ça ! Figure toi qu'une des premières choses qu'elle ait demandé à l'aubergiste le lendemain de son arrivée fut d'être conduite à Plouhinec, à la taverne.


Ce soir-là, on fêtait quelque chose au troquet. Quoi ? La mémoire collective l'a oublié depuis bien longtemps, à l'inverse des libations qui eurent lieu et des maux de tête qui s'ensuivirent.


La Dame fit forte impression en pénétrant dans l'établissement. La gente féminine était assez peu représenté en ce lieu, si ce n'était en fin de soirée pour récupérer les maris, pères ou fils ayant depuis longtemps dépassé l'heure de la soupe. Tous les regards convergèrent donc vers cette Dame, habillée comme à Paris (du moins c'est ainsi qu'on imaginait les femmes parisiennes, aux dires de celles du village qui avaient tenté leur chance là-bas).


Elle souhaitait qu'on la guide jusqu'au lieu du naufrage. Le premier groupe d'hommes lui répondit que ce n'était pas vraiment un lieu pour les dames. Elle passa donc son chemin.


Un autre groupe d'hommes, accoudés au bar, lui dirent que les marées étaient alors trop importantes pour pouvoir descendre sur la grève même à marée basse. Lorsqu'ils lui demandèrent ce qui l'amenait à vouloir visiter ce sinistre lieu, elle haussa les épaules et commanda une chopine. Tout en « dégustant » son vin rouge (un côtes du Rhône ?) elle avisa trois hommes attablés au fond de la salle. Le reste de l'assemblée semblait ne pas s'en approcher, on sentait que quelques non-dits planaient autour d'eux et que la suspicion rendait l'atmosphère particulièrement lourde dans leur voisinage.


Elle prit sur elle de se diriger vers cette tablée, plus silencieuse que les autres.


« Messieurs, bonsoir.

- Bonsoir, … madame...

- Que pouvons nous faire pour vous ?

- Je souhaiterais me rendre sur le lieu du naufrage du navire hollandais, le naufrage suite à la mutinerie, cet hiver.

- Ah ? Et pourquoi donc ? Vous êtes liée à l'armateur ? On le dit Hollandais et pourtant vous parlez un français plus que correct...

- Oui c'est cela, l'armateur m'a envoyé pour lui rendre compte de ce qu'il pouvait rester à voir des lieux du naufrage. L'armateur m'a engagé pour cela. »


Tout en parlant, elle dévisageait ses trois interlocuteurs. L'un restait muet, mais ne perdait rien de la conversation bien que l'observant attentivement. Il tira de sa poche une montre rutilante, qui faisait tâche dans le décor. Il sursauta en l'ouvrant mais se ressaisit immédiatement.


« Bon il se fait tard ! Les gars rentrons chez nous ! Madame, si vous souhaitez vraiment voir cet endroit maudit, je pourrais vous y emmener demain. Repassez sur le port et demandez moi.

- Qui dois-je demander exactement ?

- Paol, on vous dira où me trouver. Vous devez être logée à Audierne, vous devriez vous rentrer aussi, les sentiers ne sont pas sûrs à c'te heure...on peut y rencontrer toutes sortes de drôles de phénomènes... »


Il se leva, bouscula ses deux compagnons : « allez en route ! C'est l'heure de rentrer ! ». Tous se dirigèrent vers la sortie, sans un mot pour le reste de l'assemblée qui les ignorait superbement, bien que tous aient suivi avec attention leur échange, sans en entendre un traître mot toutefois.


La Dame prit congé à son tour. Elle commença à rentrer en direction d'Audierne.


« Tu sais, c'est vraiment drôle car elle a dû emprunter ce chemin à l'époque...

- Mais si c'était la nuit, il devait faire aussi noir que ce soir... Elle devait pas être rassurée la Dame de Holllande. », dit Pierrot en serrant un peu plus fort la main de son oncle et en frissonnant à chaque crac venant de la lande environnante. Il commença à presser le pas en tentant d'entraîner son oncle dans son élan. Celui-ci souriait en le regardant faire.



Source peinture : Desrame







mardi 27 janvier 2009

Dans lequel une Dame arrive à Audierne

Pierrot est chez son oncle et sa tante pour échapper aux bombardements sur Brest. Il a malencontreusement laissé s'échapper le cochon familial ce qui a provoqué la colère de sa tante. Celle-ci l'a menacé de « l'envoyer à la Dame Blanche ».Le soir, alors qu'ils rentrent à la maison, l'oncle accepte de raconter.

L'histoire commence donc il y a très longtemps. Des naufrageurs habitaient alors dans la région.Pendant leur retour à la maison, son oncle raconte à Pierrot le naufrage d'un navire Hollandais, chargé d'oranges. Pierrot comprend, malgré les silences de son oncle, que quelque chose de terrible est arrivé au jeune capitaine de ce vaisseau.

Le repas terminé, l'oncle s'installa devant la cheminée sur son bac. Il commença à rafistoler son filet, abîmé il y a peu par les rochers. Il en avait besoin pour le lendemain car le vent était favorable à une sortie qui pourrait être prometteuse.

« tu n'as toujours pas parlé de la Dame Blanche », chuchota Pierrot en lançant un regard vers le fond de la pièce commune, là où sa tante s'affairait encore...

« c'était qui alors ?

- tu sais c'est une histoire longue encore...Et là je vais avoir un peu de boulot pour réparer ça. Tu ne voudrais pas aller te coucher ?

- nononononon... je ne vais pas pouvoir dormir...

« qu'est ce vous complotez dans mon dos, vous deux ?

- rien, je raconte des histoires au p'tit, il m'a bien aidé aujourd'hui, mais il n'est pas fatigué et ne veut pas aller se coucher.

- et je peux savoir c'que c'est ces histoires ? Tu lui fais pas peur avec la Baie des Trépassés, ou bien le naufrage du « Droits d'l'Homme », hein ?

- penses tu il est trop p'tiot ! Il nous f'rait des cauchemars à nous réveiller toutes les nuits, non, non, j'y raconte des histoires de Korriganed et de p'tites fées...

- ohlàlà, lui embrouille pas trop la tête avec ces âneries, sa mère va me gourmander ! Tu sais bien que depuis qu'elle est à la Ville, elle répète inlassablement que les gens du coin sont un peu des sauvages...

Pierrot écoutait discrètement l'échange. Puis il regarda soulagé sa tante se diriger vers la couche. Elle ne l'appelait pas pour la rejoindre, c'était donc bon, son oncle allait pouvoir lui raconter la suite.

source image

Ce qui s'est passé ensuite, on ne sait pas trop pour le bateau. Les gendarmes sont arrivés d'Audierne et ont dû contacter l'armateur hollandais. Celui-ci n'avait plus que ses yeux pour pleurer, le bateau s'était fracassé (le réparer aurait été hors de prix, surtout qu'il aurait été obligé de passer par des gens du cru, qui se seraient encore servis au passage, crois-moi), et sa cargaison était entièrement perdue. Les gens avaient mangé des oranges pendant quelques temps, mais là il ne restait plus rien.

Toutefois les gendarmes furent bien embêtés avec ce capitaine à qui il manquait une oreille, un doigt et dont la gorge avait été tranchée. Des rumeurs circulaient sur trois gredins, qui arboraient un anneau à l'oreille, une bague de fiançailles ou bien encore une montre à gousset rutilante. Mais bon, les gendarmes préféraient parler d'une mutinerie ayant causé le naufrage plutôt que de se mettre à dos la population.


Ils convinrent que l'histoire de la mutinerie était la plus simple à expliquer à la jeune veuve. C'est ce qui fut fait dans un courrier du Procureur, adressé à son homologue d'Amsterdam.

Et la vie continua.

Jusqu'au jour où le train de Douarnenez entre en gare d'Audierne. Ce train, qui d'habitude était surtout utilisé par les gens du coin pour monter vers Brest ou vers Paris, transportait une voyageuse très particulière.

À la descente du train, les quelques badauds et les cheminots furent soufflés à la vue de la Dame. Celle-ci avait un teint de porcelaine, et semblait plus fragile qu'une verroterie indienne. Elle était vêtue de blanc, de la tête (coiffée d'un large chapeau orné de plumes d'autruche) aux pieds (ceints dans des bottines étaient en cuir blanc), en passant par sa robe (immaculée mais étant tout de même coupée de façon à être pratique pour un long voyage). Elle venait en effet de traverser la moitié de l'Europe, en train couchette. Le courrier montré par le Procureur d'Amsterdam l'avait décidée à prendre la route pour se rendre elle-même en Bretagne en vue de récupérer la dépouille de son jeune mari.

Un élément du courrier l'avait intriguée. On y parlait de mutinerie. Or, ce navire marchand, armé pour ramener des fruits exotiques depuis les côtes africaines, n'était pas à proprement parler manoeuvré par des flibustiers. Elle avait d'ailleurs rencontré son équipage lors de l'embarquement. Son mari était tellement fier de sa première course en tant que capitaine. Non cette histoire de mutinerie ne pouvait être qu'une tromperie, et elle en aurait le coeur net !

Dès sa descente du train elle demanda à un badaud de bien vouloir la conduire en la meilleure Hostellerie de Plouhinec. Celui-ci, surpris de l'accent de la jeune Dame lui expliqua que le village ne comptait qu'un troquet, qui servait de repère aux pêcheurs. Il lui conseilla donc de rester à Audierne. Il y avait dans la grand rue, une auberge plus digne de l'accueillir : « l'auberge du Roi Gradlon ».

A contrecoeur elle accepta la proposition. De toute façon, Plouhinec n'était pas bien loin à pied.


« Et alors ?

- ben après ce voyage, tu penses bien qu'elle était fatiguée la Dame B...

- c'est elle ?! Hein c'est ça c'est elle ?

- ah mais non, ne va pas plus vite que la musique ! Ma langue a fourché, c'est tout ! Bon allez hop, mon filet est réparé, tout le monde au lit ! Vite vite vite !

Cette nuit-là Pierrot se demandait en quoi cette Dame pouvait être si terrible pour que sa tante le menace de l'envoyer à elle... Demain, il faudrait qu'il tanne son oncle et qu'il lui raconte la fin en descendant embarquer au port. Il tourna et retourna cette nuit-là, ne trouvant le sommeil que tard.

Le lendemain matin c'est sa tante qui le réveilla. Il chercha des yeux son oncle mais celui-ci était déjà parti. Il courut dehors et regarda en contrebas la barque passer la barre pour se diriger vers le large.

lundi 26 janvier 2009

Dans lequel on découvre trois gredins

Pierrot est chez son oncle et sa tante pour échapper aux bombardements sur Brest. Il a malencontreusement laissé s'échapper le cochon familial ce qui a provoqué la colère de sa tante. Celle-ci l'a menacé de « l'envoyer à la Dame Blanche ».Le soir, alors qu'ils rentrent à la maison, l'oncle accepte de raconter.

L'histoire commence donc il y a très longtemps. Des naufrageurs habitaient alors dans la région.


L'escalade fut facilitée par les bouts rompus lors du naufrage et qui pendaient le long de la coque. Alors que le reste des hommes du village arrivait au pied de l'épave, les trois compères étaient déjà sur le pont, scrutant à la lumière intermittente de la lune, ce qu'ils pourraient grapiller facilement.


L'un d'eux repéra la porte de la cabine du Capitaine. « Les gars, s'il y a quelque chose de précieux sur ce rafiot, c'est là qu'on le trouvera ! ». Ils se ruèrent donc en direction du gaillard d'arrière. La porte était sortie de ses gonds. Ils pénétrèrent à pas de loups (ils avaient tous le souvenir des récits des anciens dans lesquels des officiers de navire vendaient chèrement leur peau). »

Pierrot commençait à frissonner... Le soleil était maintenant couché, mais il n'y avait pas que la fraîcheur qui lui donnait la chair de poule. Son oncle s'en rendit compte et lui dit : « allez hop ! En route ! Ta tante va finir par s'inquiéter. ». Ils descendirent donc de leur muret et se mirent en chemin vers la maison. « dis p'tit, t'es sûr de vouloir connaître la suite ? ». Pierrot acquiesça du menton.

« En pénétrant dans la cabine ils entendirent un râle, faible, un peu assourdi. Un vrai capharnaüm régnait dans cette pièce. Tous les meubles s'étaient détachés et avaient suivi les mouvements de la coque. Un lourd coffre gisait au milieu de la cabine. D'où ils étaient ils pouvaient deviner deux jambes, joliment chaussées, sous ce coffre. Le râle semblait provenir de l'autre côté. Ils s'approchèrent furtivement. »

L'oncle regardait Pierrot marcher à ses côtés. Comment allait-il pouvoir aborder ce moment un peu difficile de l'histoire ? Est-ce que le p'tit n'allait pas faire des cauchemars à n'en plus finir après ? Oh et puis merde, c'est lui qui voulait la connaître c'te histoire !

« Les trois compères découvrirent le visage d'un homme jeune. Souffrant le martyre, écrasé par sa malle de voyage. « hilfe ... hilfe ... ». Il tira difficilement une montre à gousset de sa poche, l'ouvrit et montra à ses trois « sauveteurs » le portrait d'une jeune femme, belle et apprêtée comme pour un mariage. « hilfe ... hilfe ... ».

Ensuite tout alla très vite, les hommes du village virent ressortir les compères de la cabine. Ils y découvrirent par la suite le capitaine du navire, écrasé sous sa malle. En regardant plus, ils auraient pu s'apercevoir qu'il lui manquait une oreille et un doigt, mais dans l'excitation du moment, personne ne prit la peine de le dévisager bien longtemps. La mer allait commencer à descendre et il allait devenir dangereux de rester sur l'épave. Il était temps de finir de fouiller le bateau. »

Pierrot et son oncle arrivaient en vue de la maison. L'homme n'était pas peu fier de sa pirouette qui lui avait évité de trop s'appesantir sur l'épisode sanglant. Mais bon en observant le gamin, il se demandait s'il avait réellement bien fait. Pierrot semblait perdu dans ses pensées en regardant tour à tour vers le large puis vers le village en contrebas.


« bon allez à la soupe ! Tu dois avoir faim après cette ballade ! »

- tu me raconteras la fin, après ?

- d'accord, mais tu es sûr ? Ça ne te fait pas trop peur hein ?

- non ça va... »


En entrant ils furent reçus par un « bond'là ! C'est à c'te heure que vous rentrez ? » qui mit fin à leur conversation.


photo : Gaël FONTANA


dimanche 25 janvier 2009

Dans lequel un premier drame se dessine


Pierrot est chez son oncle et sa tante pour échapper aux bombardements sur Brest. Il a malencontreusement laissé s'échapper le cochon familial ce qui a provoqué la colère de sa tante. Celle-ci l'a menacé de « l'envoyer à la Dame Blanche ».Le soir, alors qu'ils rentrent à la maison, l'oncle accepte de raconter.
« C'était il y a donc bien longtemps... A c'te époque la conserverie Pierre, dans laquelle travaille ta tante, n'existait pas encore. Du coup les gens de Plouhinec n'avaient que la pêche dans la baie pour essayer de survivre. Survivre c'est le mot, parce que leur bateaux étaient beaucoup moins gros que ceusses de maintenant. Il fallait du courage pour sortir de la baie, enfin encore plus que maintenant... Parce que la barre c'est pas de la gnognotte à passer laisse moi te dire. Enfin, bref, j'vais pas te laisser comme ça à te ronger le sang, voilà ce que moi on m'a raconté sur cette satanée donzelle :
De tous temps, les côtes par ici ont été dangereuses. Lorsque le vent commence à souffler, il n'est pas rare qu'un navire soit drossé vers les falaises. Et les gens de par ici l'avaient remarqué. Alors, de temps jadis, l'hiver, quand les nuits étaient bien noires et que le vent se levait, certains accrochaient des lanternes sur les cornes de leur vache et les emmenaient se dégourdir sur le chemin des douaniers.
- Oh ils ne pensaient pas vraiment à mal... Ils vivaient juste dans une grande misère... Il fallait bien... enfin bref !
Pierrot regardait son oncle avec incrédulité. À quoi pouvait donc bien servir de promener sa vache en plein nuit avec une lanterne sur la tête. Surtout en hiver, alors qu'il devait faire un temps d'chien... Puis il comprit peu à peu où son oncle voulait en venir et en fermant es yeux il vit peu à peu la scène se dessiner devant lui.
La vache déambulait donc en haut de la falaise. Les hommes, les femmes et les enfants du village étaient au pied de celle-ci, scrutant l'horizon. Tout à coup une clameur monta de la petite troupe : « Là-bas ! Là-bas ! ».
Les feux d'un bateau venaient d'apparaître au loin. Vu la rapidité avec laquelle ils apparaissaient puis disparaissaient, on pouvait deviner que la mer était démontée au large. Sur la grève, les gaffes et les cordages sont serrés de plus en plus fort par leur propriétaire. D'ici une demi-heure tout au plus, il sera là. Il faudra être le plus rapide pour monter à bord, ou s'il ne se présente pas bien essayer de trouver une entrée.
Tandis que toutes et tous regardent le bateau lutter et continuer à s'approcher, là-haut, le vacher, maintenant sûr que le navire est pris dans le courant, souffle sur la flamme de sa lanterne, attache sa vache et commence à descendre à son tour vers la grève. Il ne voudrait pas être le dernier servi.
L'attente semble interminable, le bateau, d'abord point lumineux à l'entrée de la baie, se révèle être un deux mats, lourdement chargé au vu de sa ligne de flottaison. Le vent continue de souffler, les embruns glacés et la luis se mêlent pour tenter de faire fuir les naufrageurs mais ceux-ci restent. L'excitation commence à monter lorsque la lune, entre deux nuages réussit à éclairer suffisamment pour qu'un pavillon hollandais soit reconnaissable. Au moins n'auraient ils pas fait périr des frankiz cette fois, les gendarmes d'Audierne n'auraient pas apprécié et auraient encore remué ciel et terre pour trouver un coupable. Mais là se disaient-ils, des Hollandais, qui s'en soucierait ? En plus si c'était vraiment un vaisseau hollandais, il devait revenir d'Afrique pour passer par là. Alors qui sait quels trésors il pouvait contenir.
Le navire arriva enfin à la côte. Le choc fut si violent que des marins furent projetés sur les rochers. Passé le bruit de cet échouage, quelques râles furent entendus. Puis ils se turent, ou furent recouverts par le bruit des vagues qui se brisaient avec toujours autant de violence. Les naufrageurs attendirent qu'elles n'eurent plus la force de pousser plus haut le bateau pour se précipiter vers celui-ci. Ils couraient le plus vite que leur permettaient leurs sabots sur ces rochers glissants. Il fallait être dans les premiers pour être sûrs d'être bien servis.
Trois hommes se détachèrent rapidement de la foule. Ils doublaient les groupes d'enfant et de femmes occupés à glaner ce qui avait été projeté lors du naufrage. Les enfants étaient les plus excités ! Ils venaient de trouver des oranges ! Ils commençaient à croquer dedans, le sucre se mélangeait au sel des embruns dans leur bouche, rendant chaque croquée encore plus délicieuse. Les femmes, quant à elles, riaient de voir les enfants si joyeux. Elles remplissaient leurs sacs d'oranges mais aussi de bouts de gréément ou d'autres débris ramenés par la mer en furie.
Les autres hommes criaient en tentant de rattraper nos trois gars, mais ceux-ci étaient déjà arrivés au pied du navire. Ils se retournèrent en souriant vers leurs voisins encore à mi-chemin. Et commencèrent à escalader la coque.

dans lequel on découvre la scène du premier acte

Pierrot est chez son oncle et sa tante pour échapper aux bombardements sur Brest. Il a malencontreusement laissé s'échapper le cochon familial ce qui a provoqué la colère de sa tante. Celle-ci l'a menacé de « l'envoyer à la Dame Blanche ».

« la Dame Blanche ? Ben comment t'expliquer... Bon écoute tu viens m'aider à finir de labourer le champ et je te raconterai ça ce soir. »


Pierrot suivit son oncle. Il fallait se dépêcher, il n'avait le cheval que pour la journée et il restait la moitié du champ à labourer. Ils ne chômèrent donc pas. Pierrot veillait à ce que le cheval aille bien droit pendant que son oncle poussait sur la charrue. Le cheval, bien que plus imposant que le cochon, paraissait plus sympathique et coopératif à Pierrot.


L'après-midi se déroula donc entre la mer et le ciel, à retourner la terre. La nuit arrivant, le travail était fini. Il était temps de ramener le cheval à son propriétaire, dans le bourg, en bas.


Le trajet empruntait le chemin des douaniers jusqu'au port. Le cheval fumait tant il avait trimé. Il marchait d'un pas tranquille et se laissait guider par Pierrot, fier comme un pape. Pourtant les paroles de sa tante commençaient à lui revenir. Son oncle lui avait promis de lui en parler, il attendait donc qu'il commence.


« alors ça a été ?

- pour ça oui ! Il a bien bossé ! Il mérite son avoine

- bon. Ramène le à l'écurie, mon gars s'en occupera »


Le cheval s'engouffra dans l'écurie. Pierrot le regarda disparaître et se tourna vers son oncle :


« alors la Dame Blanche ?

- Tu sais, ta tante elle te disait ça pour te faire peur... Elle n'est pas mauvaise, mais le cochon c'est sacré...

- oui... mais c'est qui la Dame Blanche ?! »


Ils arrivaient maintenant à l'endroit où le chemin surplombait une grève entourée de rochers qui paraissaient tranchants et affûtés. Ils semblaient fendre les vagues. Son oncle lui dit : « en fait tout le monde pense que c'est là que tout a commencé ».


Pierrot observa son oncle. Celui-ci semblait perdu dans ses pensées, totalement absorbé par les vagues. En contrebas, la mer montait et commençait à recouvrir les rochers. Ils effleuraient à peine maintenant.


« C'était il y très longtemps, tu sais. Je ne sais même pas si le grand-père de ta mère était déjà né. Il n'y a pas grand monde qui en parle de cette époque parce que, ben parce qu'il s'est passé des choses pas très catholiques »


Pierrot n'en avait pas perdu une goutte. Il avait suivi le mouvement de son oncle qui s'était assis sur le muret de pierre, face à la mer.


Il ouvrit grand ses oreilles pour entendre le récit de son oncle, et grand ses yeux pour profiter du coucher de soleil qui arrivait.




samedi 24 janvier 2009

dans lequel on entend prononcer son nom pour la première fois



« Mais bond'là ! Qui a laissé sortir le cochon ?! »


Le bestiau regardait avec son air placide la Tantine. Quand elle essaya de s'approcher de lui, il lui montra le cul et commença à trottina vers le chemin des douaniers.


« Reviens ici tout d'suite sale béte ! »

Se tournant vers le potager elle cria : « oh l'père ! Tu vas v'nir m'donner un coup d'main oui ? Tu vois bien que l'bestiaud se barre ! »


L'homme ainsi interpellé arriva le plus vite que lui permettait ses galoches. « Ma doué beniguet ! Comment qu'il a fait pour sortir ? J'avais barré l'enclos après lui avoir donné la soupe ! ».


Il voyait l'animal continuer à trottiner et se précipita derrière lui. Un cochon en ces temps de guerre c'était une des seules richesses. Tous les jours en lui donnant la soupe il pouvait sentir l'odeur du Kig ha Farz qu'il deviendrait grâce à ses soins et aux talents de cuisinière de sa femme. Il fallait donc le rattraper au plus vite.


Courageusement le gamin sauta du talus et atterrit devant la bête. Lui coupant la route. Le porc était grand et le gamin pas trop. Il n'était pas loin de le laisser passer en l'entendant grogner et en le voyant commencer à gratter le sol avec son sabot. Est-ce que le cochon allait le renverser ? Voir le manger comme on l'entendait parfois lors des veillées ? Il frémissait, mais comme il se sentait un peu coupable de la panique s'étant emparée de sa tante et de son oncle, il allait falloir lui être courageux et empêcher l'bestiau de passer jusqu'à ce que son oncle arrive.


Le cochon regardait le gamin par ses deux petites fentes. L'instant dura une éternité.


Heureusement son oncle arriva et attrapa le cochon par le cou tout en lui donnant quelques coups de bâton pour lui faire faire demi-tour. « mais vas tu m'aider ? Pousse le ! ». Pierrot s'exécuta et poussa le cochon pendant que son oncle le tirait par le cou. Il se disait que c'était vraiment costaud un cochon... et borné en plus...


Son oncle et lui tirèrent et poussèrent tant qu'il finit par arriver à la porte de son enclos. Après un dernier sursaut de bravoure, l'animal se laissa pousser vers sa bauge.


« Dis donc p'tit, comment qu'il a fait pour sortir de là le cochon ? »


Pierrot regardait ses pieds. Il sentait bien le regard lourd de reproches de son oncle. Et il entendait encore sa mère lorsqu'elle l'avait laissé là, chez sa soeur à elle, lui dire que les temps étant durs il serait mieux à la campagne. Brest était devenu trop dangereuse pour qu'il y reste. A la campagne au moins, il n'y avait pas les bombardements et il y avait les produits de la ferme à manger.


« j'voulais juste voir...

  • voir quoi ?

  • Si l'cochon allait bien

  • et tu as oublié de refermer, c'est ça hein ?

  • Ui... j'suis désolé...


« je l'savais que c'était le p'tit ! Ahlàlàlà ! Quel malheur j'ai eu d'accepter de l'accueillir ! Ç'aurait pas été ma soeur... » La Tantine venait d'arriver. Pierrot regarda son oncle, qui à son tour regardait ses pieds. Celui-ci aurait encore pris pour lui si sa femme n'était pas arrivée aussi vite, mais là, Pierrot en avait trop dit devant elle.


« Mon p'tit gars, si ça continue comme ça j't'enverrai à la dame blanche, moi ! »


Pierrot rentra la tête dans ses épaules. La Dame Blanche il en avait juste entendu parler comme ça, mais ce qu'il en avait entendu faisait vraiment peur... La Tantine tourna les talons, non sans avoir expliqué pour la énième fois à son homme comment bien barrer l'enclos. Celui-ci se contentait de regarder le bout de ses galoches et semblait être ailleurs.




« c'est qui la Dame Blanche ? » osa enfin susurrer Pierrot à son oncle...


Source de l'image : Tiphaine Liebaut



vendredi 23 janvier 2009

faire-part de mariage

J'apprends par Sylvie que Florent se marie ce week-end. Étant très heureux pour lui mais ne supportant plus "tout le bonheur du monde" de Tryo, je lui dédicace cette reprise de Jean Yanne par Yvon Etienne : "la complainte du P3", vidéo que j'avais faite pour Marc et Marianne à l'époque.


Plein de bonnes choses à tous les deux !

Et j'espère qu'ils ont invité le reste du gang des lyonnais (Romain et Jean) au vin d'honneur.

jeudi 22 janvier 2009

Joyeux vendredi




Joyeux vendredi 13, si si c'est demain !

pas trop l'temps ces temps-ci

Avant que Christophe ne repasse par ici pour me gourmander car je ne fais pas grand chose ces temps-ci, je préfère prendre les devants. Je n'ai pas l'excuse d'être en déplacements professionnels pour rester coi sur ce blog, ce serait même plutôt le contraire.

Je ne peux donc que vous sugérer quelques liens :
Rimbus nous fait l'historique du coup d'état actuel (par coup d'état, comprenez la loi organique qui va réduire le droit d'amendement). Comme pour tout le reste, en fait on savait ! Mais on n'a que trop peu fait... Espérons que le 29 janvier 2009 soit au moins un succès pour que l'on voit ici et ailleurs que TOUT le monde n'est pas résigné.
La résistance des députés du groupe SRC fit plaisir à voir mercredi soir. Mais, comme le remarque Juan, le calendrier fut mal géré par le PS qui présentait son plan de relance le premier jour de boycott des questions d'actualité au Parlement par les députés de gauche (qu'a fait le MODEM d'ailleurs ? il est resté dans l'hémicycle ?). Déjà qu'il y a encore quelques jours le site internet du PS semblait faire l'impasse dessus...
Pif re-disparaît...
Gérard Filoche est mis en examen, pour une sombre affaire de licenciement abusif de jeune mère (par jeune j'entend venant d'accoucher, ah làlàlà pourtant madame DATI a depuis montré que franchement les congés maternité c'eétait un peu abusif)). Allez lire chez Slovar, je vois bien que je ne suis pas trés clair...
Le plafond laisse la parole à Roger Accroid, trés bon texte.
Et puis pour finir en chanson, un petit blues interprété par Yann Beaujouan, un gars de par chez moi qui joue dans un groupe qui m'a l'air bien sympa (Caragoss'). Alors pour souhaiter la bienvenue à notre traître préféré (ex-aequo avec Bockel pour Eric) à son nouveau poste :

mardi 20 janvier 2009

crise d'obamite aigue


Bon c'est un jour historique, la Maison Blanche va recevoir son premier locataire issu des minorités visibles comme on dit en langage policé.


Je n'ai absolument pas le temps de suivre avec vous cette actualité, une otite à soigner, une évaluation de CM2 à suivre de loin (bon la maîtresse a bien déstressé Camille), et des meubles à récupérer (avec au milieu un petit peu de travail quand même)


Donc voilà une première revue de web sur cette journée historique (Eric nous dénichera t'il les photos exclusives ?) :


Mrs Clooney et Pasperdus nous racontent que notre TGH serait un poil jaloux de la ferveur suscitée, CC nous explique que pourtant lui aussi il déplace les foules (à Vesoul) et les Forces de l'Ordre.


Juan souhaite la bienvenue à Barack, tout en nous rappelant que l'Amérique reste tout de même l'Amérique, on ne verra pas de sovkhozes ou de kolkhozes fleurie dans le Grand Ouest. Christophe, quant à lui nous informe que pour fêter ça, Michael Moore offre son film aux internautes. Toujours pour être nous aussi dans l'ambiance, B.mode nous propose une playlist spéciale Obama Day. Et pour que la fête soit complète Martin nous offre le repas de fête.


Michael se demande quelle sera la première mesure prise par le nouveau Président étatsunien.


Et puis Nicolas et Marc râlent parce qu'ils saturent déjà. (mais bon Marc promet de nous faire suivre en laïve et en direct l'investiture à partir de 15 heures).


On peut donc dire qu'une bonne partie des left_blogs souhaitent la bienvenue à Barack Obama (inventeur des campagnes numériques) mais surtout un bon départ à Georges W. Bush !


Image faite , merci Hypos pour l'info !


lundi 19 janvier 2009

des liens et de la dentelle !


Hop ! je profite que ma décoratrice d'intérieur ne blogue pas le lundi et semble donc avoir une vie normale ce jour-là pour foutre le bronx dans le joli décor qu'elle m'avait concocté... Je suis et ait toujours été l'gèrement bordélique. Je m'éparpille trés volontiers et donc les jolies catégories de liens que j'avais demandées à Nefisa m'insupportent en fait.

Du coup j'ai balancé une partie de mon netvibes (mais pas tout et surtout pas que) dans l'outil rigolo de blogger qui permet une liste dynamique et en plus affole complètement blogsearch ! Nicolas en parlait il y a déjà deux mois, mais bon le temps que je me lance...

Donc voilà, ce que je propose à celles et ceux qui pourraient se sentir lésé(e)s dans ce changement (sachant que les blogrolls d'avant restent en place tant que Nefisa n'est pas venue voir ce que ça donnait) :
vous trouverez ci-dessous la liste des blogs mis en blogroll
si vous êtes dessus et que vous en êtes content(e) : ben tant mieux
si vous êtes dessus, mais que cela vous chagrine d'être mis en lien par un écureuil : disez le moi, je respecterais votre volonté

on arrive maintenant au point délicat :

si vous n'êtes pas dessus alors que nous sommes des ami(e)s de 30 ans, soit vous me faites la gueule (voire déclenchez une blogowar) et vous passez votre chemin, soit vous me laissez un commentaire pour que je vous rajoute. Il faut bien que vous voyiez que j'ai mis 122 blogs dans le bouzin (souvent à la main) alors voilà quoi... soyez indulgent(e) et restons bon(ne)s ami(e)s. Je rajouterais tout le monde en fait (euh sauf les blogs que je ne lis vraiment pas, comme balmeyer par exemple)
si vous n'êtes pas dessus et que je ne vous connais ni d'Adam ni d'Eve mais que vous voulez quand même y être ben disez le moi aussi ! plus on est de fous plus on rit !

Bon allez hop, la liste :

Little Brother : humeurs
Sac'h a bep tra Gaël
Marc Vasseur (Journal d'un jeune élu en retraite...)
Alluvions
Partageons le reste !
La bienveillante
Partageons mes âneries
Partageons mon avis
Crise dans les médias
La Maison du Faucon
Peuples.net
FANSOLO.FR blog orléanais militant d'Antoine Bardet
walkingthedog
SARKOFRANCE
Le blog de Circé
Adrien Soissons, militant pour la transformation sociale
Ivannouissant
FRENCH JACUZZI
Les coulisses de Sarkofrance
comm and come
Bah !?
Nombril
Le blog de Hervé Nowak
ruminances
Olympe et le plafond de verre - blog féministe
Un oeil sur le foot
Le petit monde de balbc
Bouche de là
LAIT d'BEU
Le blog de Lindingre
dans la chambre noire de nos mémoires
Le blog de Rébus
vagabondage ...
mtislav
Trublyonne voit la vie en rouge
Le blog de Marianne
La vie privée de mademoiselle ciguë
Avec nos gueules....
Tours et détours en Touraine
Je n'ai rien à dire ! Et alors ??
Les privilégiés parlent aux Français et au Monde.
Mrs Clooney
Du trASh et DeS bAiSerS!!!
Ma nouvelle escale
Détours à Tours
Le blog de Hypos
Intox2007.info, blog politique
Victoire au poing
Des gouts et des couleurs...
Monsieur Poireau, le blog qui donne la patate
Ashotherway
Le jour et la nuit
Aux sombres héros de la Loire...
Recriweb
Châteauroux c'est fou !!!
Le Rocrocodile kinépeuthe
ohlebeaujour__laurent delpit
Le coucou de Claviers
Julien Lavergne
Une Vie de Cochon : journal d'une graphiste freelance
Anodine Audine
Irène Delse un blog d'écrivain
Blog CLARIS
Piratage(s)
Macadam Autopsie
Daud Avendauth
sauce politique
Croytaque
La social-démocratie est un sport de combat
Dialectique systémique du Web 2.0
Les Peuples du Soleil
Café-Croissant
Mon Mulhouse
Epais et Tordu, le site officiel de Manu Larcenet
Ainsi va mon Monde
olive
Extra-ball
des pas perdus
Paul Durango's
Mortimer
Le choix de Sophie
Balmeyer's blog
ultima verba
Le scrap de Noisette
A la Comète - le blog
des BIL-ités
La mémé aux chats
Tout Simplement Naze
Avanie et Framboise
La pire Racaille
Kprodukt
Lozère Socialiste
La marge brute - Le blog de Clément Oubrerie
Matières Prises
Le(s) Cowboy(s) Etanche(s)
Sauvons la terre
davduf|net
Abrutid-Chien
Expat-Prague: blog politique d'un expat !
Bolivie 2009, objectif 6000
Ma Face Cachée
Les Gais Lurons
Le blog de Fañch
les rêveurs
Le blog de left_blogs | Mediapart
Le plafond
Arrêt sur E-m@ges
Regard(s)...
BuzzWire
les fleur du malle
La p'tite Dame
Le blog de Charles Jude
Quicoulol
Ballroom blitz
Tanneurs, Fil d'infos étudiantes à Tours
Je ne suis pas méchant.
Cravache Moi Gunther
L'avis des Petites Choses
Dans l'oeil du Chat
Les Vigilants
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