mercredi 15 avril 2015

inventons des histoires : l'Oye - 2 "pauvre Martin"

En 370, de braves Tourangeaux revenaient vers leur bonne ville, anciennement Caesorodonum et maintenant Civitas Turonorum, avec un hôte de marque : Martin. Ils voulaient en faire leur évêque, pour redonner du rayonnement à leur cité. Comme quoi ces histoires de rayonnement ne datent pas d'aujourd'hui... et Martin fut mis à contribution depuis fort longtemps.

Ils revenaient donc tranquillement, enfin assez rapidement pour ne pas se faire rattraper par les Poitevins, par l'ancienne voie romaine venant du sud.

Ils emmenèrent Matin au Castrum, périmètre de la ville d'alors et qui correspond au quartier de la Cathédrale.

La ville d'alors était reliée au Faubourg Nord par un pont, découvert lors de la sécheresse de 2003, du moins des traces de piliers. La cité s'était en effet recroquevillée sur elle-même pour profiter de l'ancien amphithéâtre pour bâtir de solides murailles.


En arrivant devant l'imposante porte Sud de la Ville, Martin dut se poser quelques questions sur l'engouement provoqué par son arrivée. On peut imaginer que l'entrée dans la ville par le Sud se faisait au moyen d'un vomitoire, long tunnel aboutissant dans l'ancienne arène. Les braves gens de Tours ayant eu vent de l'arrivée de Martin s'étant rassemblés sur les anciens gradins et de part et d'autres de la route d'accès, on peut imaginer l'accueil qui fut réservé à celui qui était destiné à devenir le nouvel évêque.

Comment voulez vous qu'il réagisse cet homme qu'on venait d'enlever à un ermitage qu'il avait choisi ? Le soleil brille, il fait chaud, il est acclamé par quelques milliers de fidèles après une marche harassante...


Alors forcément Martin va essayer de s'enfuir. Face à lui il y a un pont qui enjambe la Loire. Et qui semble se diriger vers un vallon qui creuse le plateau. Et si la solution ne se trouvait pas là ? courir jusqu'au plateau et chercher une cachette...

c'est ce qu'il fit, les archives ne sont pas claires, on ne sait pas si c'était de jour ou de nuit, mais on peut bien se figurer que rendu sur la rive il commença à emprunter la route de Lutèce, et commença à chercher un abri. Il n'y avait pas grand chose à l'poque sur le plateau, quelques fermes, des vignes, des champs...

Harassé par son voyage, puis sa fuite Martin tomba sur une de ces fermes un peu en retrait de la route de Lutèce, il trouva une grange dans laquelle se reposer. il préférait éviter les habitants au cas où ceux-ci décidèrent de le restituer aux autorités religieux de Civitas Turonorum.

Mais voilà, l'oye était à la mode à l'époque. et les palmipèdes sentirent vite la présence d'un étranger sur leur territoire. Et telles leurs ancêtres du Capitole, elles se mirent à crier de toutes leurs forces. Les habitants de Tours lancés à ses trousses retrouvèrent ainsi la trace de Martin, et le ramenèrent en ville pour en faire leur évèque.

Mais Martin retint deux choses de ce triste épisode :
- après le pont, prendre à droite et remonter la Loire pour aller vers l'Est et se trouver une grotte. Résultat il fonda Marmoutier
- les oies sont des animaux de peu de foi(e), il faut leur faire payer leur forfaiture. Ainsi on commença à manger de l'oie à la Saint Martin, en novembre de chaque année. cette tradition fut tellement efficace qu'à tours je ne connais plus qu'un élevage d'oies

Alors est-ce que ça ne serait pas ça l'histoire de cette Oye dans la rue du Pas Notre dame ?



Pauvre Martin, pauvre misère

~~~~~~~~~~~ Bookmark and Share

9 commentaires:

  1. belle histoire
    y manque juste les fleurs qui poussaient sur son passage

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah ça les fleurs c'est au moment du retour du corps du saint chipé une nouvelle fois aux Poitevins

      Supprimer
  2. Excellent billet et tout ca. Mais tu as un pb de flux RSS. Je suis venu commenté parce que j'ai vu ton billet dans Twitter et je m'en suis souvenu par hasard. Rien vu dans Feedky.

    RépondreSupprimer
  3. Ouah quand tu blogues tu cartonnes toi :-)

    RépondreSupprimer
  4. Je te parfais du flux : il est arrivé à 11 heure dans mon lecteur soit 19 heures après sa parution.

    Je l'ai relu. Il m'inspire un commentaire supplémentaire : je ne comprends pas qu'on puisse s'intéresser à ce point de détail à l'histoire d'une ville dont on n'est pas d'origine. J'ai fait des billets sur l'histoire de Bicetre mais jamais romancé et jamais fouillé (contrairement à Tours, l'histoire du KB tenant surtout par sa proximité avec Paris).

    D'une manière générale, l'histoire des détails m'intéresse peu. D'une part parce qu'ils n'ont aucun intérêt (la plupart comme 732 ou Jeanne d'Arc sont presque des inventions des historiens pour mettre du contenu dans les manuels scolaires à l'avant dernier siècle). D'autre part, et c'est plus important, l'histoire des détails tient à des hasards. Comme celle de Paris pourquoi Lyon n'est-elle pas capitale de la France ? Dans l'histoire de l'humanité, cela n'a aucune importance et tient au hasard. De fait, l'histoire récente est plus importante. D'ailleurs seule elle est enseignée en terminale. Enfin, l'histoire s'accélère... Le monde a plus changé en 200 ans qu'en 2000.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nicolas je ne suis pas né à Tours mais son histoire m'intéresse de plus en plus. L'histoire s'accélère peut-^etre mais elle se répète aussi un peu. Le Castrum historique qui se renferme sur lui-même est le quartier actuel de la Cathédrale où résident de nombreux ump cathos qui replie la ville sur elle même comme à cette époque et souhaitent mettre Martin comme symbole de la ville pour en relancer le rayonnement

      après les détails de l'histoire c'est ça qui m'éclate moi, l'Histoire est faite d'histoires voire d'historiettes, et chercher des infos sur le Tours de 370 m'a beaucoup plus détendu que suivre l'actualité

      par contre tu vas être malheureux sur mon blog, les histoires de détails vont s'enchaîner je me chauffe là :)

      Supprimer
    2. Sur Feedly c'est étonnant je ne pense pas avoir joué avec quoi que ce soit dans le CMS, j'ai même écrit sur blogger directement cette fois...

      Supprimer
    3. Malheureux avec un blog qui revit ? Tu rigoles. L'histoire Des détails ne m'intéresse pas ce qui n'est pas le cas des blogs des copains.

      Supprimer

laissez moi un commentaire, ça fait toujours plaisir

(ne vous fâchez pas par contre, j'ai modéré les commentaires pour les billets ayant plus de 5 jours)