vendredi 27 février 2009

Quand Régis Debray nous parle de fraternité

A chaque fois c'est un bonheur d'écouter Régis Debray sur France Inter. La dernière fois il réagissait sur la proposition de notre très Grand Homme pour que chaque écolier « hérite » de la mémoire d'un enfant disparu pendant la Shoah. Aujourd'hui il a été interviewé à l'occasion de la sortie de son livre « le moment fraternité ».


Ce matin, il a commencé par définir la notion même de fraternité, un peu galvaudée, oubliée voire martyrisée ces temps-ci.


Régis Debray a commencé par définir la fraternité. Devant un Demorand, quelque peu goguenard, M. Debray précisa : « ça (la fraternité) ne relève pas des bons sentiments (...). La fraternité est une notion EXIGEANTE, COMBATTIVE et même SUBVERSIVE. Ça sent plutôt la poudre que l'eau de rose. ».


En effet, la fraternité est née avec les sans-culottes, puis en 1848 sur les barricades, pour renaître pendant la résistance. Ceux qui ont connu la fraternité sont « ceux qui ont connu des situations d'affrontement, de confrontation, de solitude et qui ont eu besoin de se serrer les coudes parce qu'il fallait survivre et qu'on ne peut pas survivre dans l'égoïsme ».


C'est l'aspect « combatif » de la solidarité. M. Debray note tout de même un aspect spirituel de cette notion, née avec le christianisme.


Le drame actuel est que la fraternité n'est plus mis en avant sur la scène politique. Et pour Monsieur Debray si ce concept ne trouve pas sa place dans l'espace politique : il n'y a plus d'espace politique. En effet, la fraternité, à l'inverse de la fratrie, est l'art de faire une famille avec des gens DIFFERENTS, dans leur origine, leur mode de pensée ou de vie. Or, c'est aussi cela faire de la politique : réussir à faire vivre ensemble tout le monde (tout du moins quand on ne fait pas de la politique à la Sarkozy).


Régis Debray exprime donc son effarement devant ceux qui souhaiteraient remplacer la fraternité par la diversité. Cette dernière est en effet un fait, pas une valeur. « diversité ça veut dire développement séparé, chacun chez soi. Diversité aurait pu être la devise de l'Afrique du Sud ». Il conclut qu'une « politique républicaine tend à faire converger vers le haut ce qui tend à diverger vers le bas ». Voilà, tout est dit. Peut-on en conclure que notre chef de l'Etat, en ayant exacerbé toutes les divergences de ce pays se soit conduit en danger pour la démocratie ?


Pour lui l'exemple actuel de mouvement de fraternité est la situation en Guadeloupe.


« La fraternité ça sent plutôt la poudre que l'eau de rose »



C'est presqu'aussi bien que du Grand François, que m'a fait découvrir Mrs Clooney. Cette intervention de Régis Debray m'a interpellé car c'est ainsi que je sentais confusément ce qu'était la fraternité, qu'elle s'exprime dans la vraie vie ou des réseaux plus virtuels.

17 commentaires:

  1. Indispensable billet.

    On aura beau dire, Debray, chapeau ! Beaucoup d'a-propos dans son propos.

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  2. merci, pour lui surtout, à chaque fois il me bluffe

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  3. Je dirais plutôt que la solidarité est la version molle et un peu nunuche de la fraternité.

    Son adaptation féminine...

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  4. ah ouais tiens j'ai utilisé le terme de solidarité... (j'dois être nunuche par moments :) )

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  5. t'as bon pour un bon lien ce week end . Très bon mon gael

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  6. ah ben quand même !

    (par contre je serais en vacances... tu gardes tes trolls, hein ? on est entre gens civilisés ici :) )

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  7. J'aime en effet sa définition de l'espace politique.

    Coucou Didier, un individu de l'espèce molle et nunuche vous passe le bonjour :D

    Très bonnes vacances, msieur le taulier !

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  8. @MArie-Georges merci ! oui des vacances vont faire du bien !

    (par contre tu restes correcte avec Monsieur Goux, je viens de dire à MArc qu'on était dans des commentaires civilisés :) )

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  9. Bon billet Gaël, par ton truchement, Debray devient plus humain et presque sympathique.

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  10. Marie-Georges, vous lisez trop vite : je n'ai pas dit que les femmes étaient molles et nunuches, mais que la féminité comportait une part de mollesse et de nunucherie. De ce point de vue, je connais un certain nombre d'hommes (dont moi, très probablement) qui ne manquent pas de féminité, et des femmes foutrement viriles.

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  11. Tiens, je cherchais à écouter l'émission que j'avais loupé; merci.

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  12. je t'ai fait découvrir Grand François ?
    je suis trop content !!!!
    Il est pas génial cet homme ?
    content-e.
    je suis une femme, ne pas oublier.
    j'ai écouté Regis Debray moi aussi et comme toi il m'a interpellé,
    mais pas que...
    bon week.end Gaêl !!!

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  13. je t'ai fait découvrir Grand François ?
    je suis trop content !!!!
    Il est pas génial cet homme ?
    content-e.
    je suis une femme, ne pas oublier.
    j'ai écouté Regis Debray moi aussi et comme toi il m'a interpellé,
    mais pas que...
    bon week.end Gaêl !!!

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  14. je t'ai fait découvrir Grand François ?
    je suis trop content !!!!
    Il est pas génial cet homme ?
    content-e.
    je suis une femme, ne pas oublier.
    j'ai écouté Regis Debray moi aussi et comme toi il m'a interpellé,
    mais pas que...
    bon week.end Gaêl !!!

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  15. @toutes et tous merci de vos commentaires

    coucou il a l'air pourtant humain, mais j'avoue ne pas trop le connaître

    Didier par femmes foutrement viriles vous ne pensez tout de même à personne ici ?

    eric de rien, merci de ta visite

    mrs clooney ben oui c'est toi qui m'as fait découvrir grand françois et franchement je t'en remercie
    bon week-end à toi aussi

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