lundi 29 octobre 2012

#Tours pendant la guerre franco-prussienne de 1870




L’Empereur Napoléon III a déclaré la guerre à la Prusse en juillet 1870. L’armée française est rapidement mise en défaite et le 2 septembre, l’Empereur capitule à Sedan. Le 4 septembre, la troisième République est proclamée, l’Empire, déchu.

Le nouveau gouvernement est enfermé dans un Paris assiégé pendant que les Allemands continuent l’invasion du pays. Gambetta quitte Paris en ballon pour s’installer à Tours et tenter de reconstituer une armée défaillante.

L’épopée de Gambetta








uhlans pourchassant un ballon, celui de Gambetta ?

Le ballon s’envole le 7 octobre 1870. Il est touché par deux fois par des balles prussiennes, et finit par atterrir à Epineuse dans l’Oise en haut d’un chêne, non sans avoir eu le temps de lancer des tracts écrits par Victor Hugo et reprenant sans doute le texte suivant :

Que toutes les communes se lèvent! que toutes les campagnes prennent feu! que toutes les forêts s'emplissent de voix tonnantes! Tocsin! tocsin! Que de chaque maison il sorte un soldat; que le faubourg devienne régiment; que la ville se fasse armée. Les prussiens sont huit cent mille, vous êtes quarante millions d'hommes. Dressez-vous, et soufflez sur eux! Lille, Nantes, Tours, Bourges, Orléans, Dijon, Toulouse, Bayonne, ceignez vos reins. En marche! Lyon, prends ton fusil, Bordeaux, prends ta carabine, Rouen, tire ton épée, et toi Marseille, chante ta chanson et viens terrible. Cités, cités, cités, faites des forêts de piques, épaississez vos baïonnettes, attelez vos canons, et toi village, prends ta fourche. On n'a pas de poudre, on n'a pas de munitions, on n'a pas d'artillerie? Erreur! on en a. D'ailleurs les paysans suisses n'avaient que des cognées, les paysans polonais n'avaient que des faux, les paysans bretons n'avaient que des bâtons. Et tout s'évanouissait devant eux! Tout est secourable à qui fait bien. Nous sommes chez nous. La saison sera pour nous, la bise sera pour nous, la pluie sera pour nous. Guerre ou Honte! Qui veut peut. Un mauvais fusil est excellent quand le cœur est bon; un vieux tronçon de sabre est invincible quand le bras est vaillant. C'est aux paysans d'Espagne que s'est brisé Napoléon. Tout de suite, en hâte, sans perdre un jour, sans perdre une heure, que chacun, riche, pauvre, ouvrier, bourgeois, laboureur, prenne chez lui ou ramasse à terre tout ce qui ressemble à une arme ou à un projectile. Roulez des rochers, entassez des pavés, changez les socs en haches, changez les sillons en fosses, combattez avec tout ce qui vous tombe sous la main, prenez les pierres de notre terre sacrée, lapidez les envahisseurs avec les ossements de notre mère la France. O citoyens, dans les cailloux du chemin, ce que vous leur jetez à la face, c'est la patrie.

De là, avec l’aide de paysans du coin, Gambetta réussit à échapper aux Uhlans prussiens, et à prendre un train de Montdidier jusqu’à Amiens, puis Rouen et enfin Tours, où il arrive le 9 octobre.


Organiser l’armée de résistance

Gambetta rejoint à Tours le ministère des Armées, installé là depuis un mois, et chargé de trouver des armes. Vous pourrez lire quelques extraits du livre de Charles Thoumas qui participa à cette recherche d’armement.
« On nous avait prévenus qu'à Tours la délégation serait installée dans l'hôtel du maréchal commandant le corps d'armée, hôtel devenu vacant par suite du départ du maréchal Baraguey-d'Hilliers qui ne fut pas remplacé. A peine le train était-il en gare que tous les employés faisant partie de la délégation s'envolaient comme une bande d'oiseaux vers l'hôtel désigné, donnant par son jardin sur le boulevard et non loin de la gare. »   étaient ils installés à la Préfecture ? cela y ressemble…
la rue Royale de Tours en 1870

Dans cet autre livre il y a quelques descriptions du Tours des années 1870, des courses dans la Rue Royale, mais aussi une révolte des francs-tireurs devant l’Hôtel de l’Univers :

Francs Tireurs défilant à Tours devant le Palais de Justice en octobre 1870
 Un soir, comme nous sortions de dîner, nous vîmes la partie du boulevard qui s'étend de la  are à la rue Royale pleine d'hommes armés qui criaient, gesticulaient et tiraient des coups de fusil. Peu à peu cette fusillade, que nous ne pouvions nous expliquer, devint de plus en plus nourrie. Nous apprîmes alors que c'étaient les francs-tireurs de Paris qui, furieux contre le colonel Arronsohn, avaient quitté, en pleine révolte, la forêt de Fontainebleau où ils avaient été envoyés en éclaireurs, et avaient pris le chemin de fer pour venir apporter leurs réclamations au  gouvernement. Arronsohn les avait suivis, et c'était devant l'hôtel de l'Univers, où il était logé, que se tiraient tous ces coups de fusil qui, je m'empresse de le dire, ne tuèrent ni ne blessèrent personne.





Gambetta prononçant son discours du 9 octobre 1870,
les Souchiens risquent de râler au vu des soldats assemblés pour défendre le Pays


Le 9 octobre 1870, Gambetta lance son appel à la résistance contre les Prussiens, et Garibaldi arrive de Marseille pour le rencontrer et proposer ses services.

L’armée de la Loire et celle des Vosges naitront ce jour-là.

Arrivo del Generale Garibaldi a Tours, 9 ottobre 1870, di Massonet

si quelqu'un a une vue de meilleure qualité, je l'en remercie d'avance !

 
Garibaldi en route vers Autun depuis Tours
Merci à Matfanus pour les sources bibliographisques
A suivre
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11 commentaires:

  1. Ben dis donc, tu as bien travaillé !

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  2. Fin du monopole de Matfanus ? Là tu touches une partie méconnue de l'histoire de la ville. Qq liens sur uhlans et francs tireurs, peut-être ? A bientôt.

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  3. Bravo. très interessant.

    ps : @Eric : point de monopole je ne suis qu'un amateur.

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  5. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  6. Oui voilà aucune cincurrence surtout que moi je suis plus iconographie et moins pointilleux :)

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