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jeudi 4 décembre 2008

allez vous laisser nos mômes tranquilles ?

Deux pétitions à signer :


Hier soir Skalpa me rappelait que je n'avais pas fait mention de la pétition du Collectif Pasde0de conduite, militant contre la pseudo détection des comportements asociaux et qui est malheureusement à nouveau d'actualité après les déclarations de Frédéric LEFEBVRE. Donc à signer :


Aujourd'hui, Antoine et Nicolas nous appellent à soutenir les étudiants de l'IUT de Castres qui nous appellent à signer leur pétition contre la disparition programmée de 116 Instituts Universitaires de Technologie du fait de l'autonomie financière des Universités mise en place par la loi Pécresse.


Alors je sens bien que certains vont railler ce nouvel appel à signature de pétition... En disant « et vous faites quoi en vrai ? Il se passe des trucs visibles et un peu moins symboliques ? ».


Hé bien au niveau du beaucoup moins symbolique, Alain nous fait part de l'entrée en désobéissance d'Alain REFALO. Cet instituteur professeur des écoles qui a écrit à son Inspecteur d'Académie pour lui annoncer qu'il « refus(e) d’appliquer les mesures mettant en place le « démantèlement pensé et organisé de l’Education Nationale ». Ce courrier est à mettre en relation avec celui de Bastien CAZALS, adressé au Président de la République, et qui précise ce qu'il ne fera dorénavant plus ou pas :


« En tant qu'enseignant tout d'abord, je prends les décisions suivantes :

  • Je n'appliquerai pas les nouveaux programmes mais continuerai à travailler dans l'esprit des programmes de 2002 (qui n'ont d'ailleurs fait l'objet d'aucune évaluation).

  • Je n'effectuerai pas l'aide personnalisée auprès des élèves (qui est destinée à remplacer l'aide spécialisée du Rased) mais mettrai à profit ces 60 heures annuelles pour rencontrer les parents deux fois dans l'année (en milieu et fin d'année), organiser les projets pédagogiques collectifs et également pour faire vivre la bibliothèque de mon école (qui est actuellement sous-utilisée faute de personnel mis à disposition).

  • Je ne déclarerai pas à l'administration mon intention de faire grève, 48h à l'avance, mais j'informerai, comme par le passé, les parents d'élèves au moins deux jours avant.

  • Je ne me porterai jamais volontaire pour les stages de remise à niveau ni ne transmettrai de liste d'élèves.

Ensuite, en tant que directeur, je prends les décisions suivantes :

  • Je ne participerai plus au fichage centralisé des écoliers via Base Elèves

  • Je ne traiterai plus que les demandes administratives qui concerneront directement les élèves, mes collègues ou le fonctionnement de mon école.

Enfin, en tant que simple citoyen en dehors de tout parti politique, je n'empêcherai pas la diffusion de ces prises de position professionnelles mais au contraire, tenterai de participer à l'émergence d'une résistance citoyenne et non-violente, porteuse d'un projet de société généreux et ambitieux – depuis la crise financière, nous savons tous qu'il est possible de trouver beaucoup d'argent lorsque c'est nécessaire – car notre République est en train de tourner le dos à ses dernières missions d'intérêt public... »


Tulipe, la résistance désobéissance s'organise, puisse ce message de remonter (un peu) le moral...


On casse le système scolaire, on fait intervenir les forces de l'ordre dans les écoles (voir le blogit d'Eric), on évacue des enfants en moins de 24 heures, on veut mettre en prison des mineurs de 12 ans, empêcher les enfants et les parents de passer des dimanches à la con ensemble et faire analyser des enfants de 3 ans. Notre gouvernement à un problème avec nos mômes ou bien ? Il en a peur ? Pourtant Halloween ne dure qu'une journée !



jeudi 12 juin 2008

Aujourd'hui plein de trucs

J'ai pris du retard hier ! Faut dire que le comportement de certaines blogueuses m'avait fait sortir de ma réserve habituelle en temps de blogowar... Mais bon, c'est pas tout ça, faut rattraper le temps perdu maintenant !

Alors petite revue rapide de ce dont j'aurais aimé parler en vrai sur ce blog ! Tout d'abord, et parce que les attaques répétées contre les Left_blogs sur le thème "oui, mais vous à gauche, vous ne savez que taper sur Sarkozy, c'est pas trés intéressant !" me gonflent, je suis trés content que des copains des Left_blogs aient pu mener à bien leur projet de rencontrer directement des personnages politiques de premier plan ! La première rencontre, organisée par Dagrouik a permis à Marie-Isabelle Pichon, Richard Ying, Luc Mandret, Maxime Pisano, Abadinte, EricEquilibre Précaire, Lieutenant Casabaldi, Graziella de Michelle et Razzak Ellafi de rencontrer Ségolène Royal. Chacun(e) a abordé un thème qui lui était cher et pour lequel il (elle) souhaitait connaître l'avis de l'ancienne candidate à la Présidentielle de 2007 sans que celui-ci ne soit pré-digéré par un média.
Il est à noter que cette initiative devrait se renouveller avec d'autres personnages politiques en vue aussi bien à Paris qu'en Province ! Marc essaie ainsi de profiter de la venue de Bertrand Delanoé dans son Grand Nord pour organiser le même type de sauterie !

Ensuite, je salue l'initiative de CC d'essayer de fédérer les blogueuses parlant de politique et plus généralement de notre société dans un nouveau journal coZop : blogs de meufs. CC je l'ai découverte grâce à sa série de politique-fiction, je vous conseille ses textes, c'est trés bon ! Cela reste de la fiction, ce que semble avoir du mal à saisir un commentateur chez Homer par rapport au même type de texte...

Enfin, ce soir on saura si les Z'Irlandais diront oui ou non au référendum sur l'Europe. Ces Européens étant les seuls à être interrogés par voie référendaire, le résultat sera intéressant à suivre. Si le non l'emporte on aura encore droit aux commentaires du type : "ils ont voté en prenant en compte des questions nationales, ça ne veut rien dire !" mais si c'est le oui qui l'emporte, alors là on aura droit à "quel peuple intelligent ! ils ont vraiment compris que l'Europe telle qu'elle est dessinée dans le Traité de Lisbonne veut leur bien". Comme Didier B., ayant été privé de référendum, j'en serais presqu'à souhaiter un non.












lundi 12 mai 2008

Portraits de la France qui se lève tôt (6, enfin !)

La benne s’immobilisa en bas la rampe menant à la porte de service. Elle avait été escortée en silence par les ombres du parking. « Ils » étaient maintenant assez prêts pour toucher le camion qui toussait de plus en plus fort, comme pour se préparer à avaler ces conteneurs pleins de bouffe à peine avariée pour la grande majorité. La Twingo de Bernard suivait de près. « Ils » n’avaient pas tenté de séparer les deux véhicules.

« Bon ouvrez la porte ! On va essayer de faire au plus vite ! » Josy s’exécuta et le premier conteneur montra le bout de son nez sur la rampe. Déjà, Polo et Biceps montaient vers lui pour le saisir et le faire rouler le plus rapidement possible vers le lève-conteneur. Une ombre se saisit délicatement du couvercle et le souleva ! Un soupir d’approbation monta de la foule de plus en plus compacte autour de la benne à ordures ménagères. Bernard sortit de sa voiture et se précipita vers le lève-conteneur afin de réceptionner le bac et le positionner correctement.

Polo se trouva nez-à-nez avec celui qu’il avait pris pour Thomas tout à l’heure. Il le reconnut aussitôt. Thomas lui dit :

« Bon, Polo sois sympa, laisse nous ce conteneur pendant que vous videz les autres. On laissera tout propre, et même on vous aidera à vider s’il le faut.

- P’tain mais Thomas, qu’est-ce que tu fous là ? T’as pas retrouvé de boulot ?

- Ben non. Enfin si on m’en a proposé un mais il était à 40 bornes et franchement vu la salaire de misère qu’on me proposait j’aurai tout dépensé en essence… Du coup j’ai essayé de leur expliquer mais ils n’ont rien voulu savoir : résultat plus d’ASSEDIC, juste ma pension pour mon dos…

- Ben merde alors… Ecoute là y’a Bernard, j’suis pas sûr qu’il apprécie que je vous laisse le conteneur. Il vient de nous dire qu’on devait dégager le plus rapidement les poubelles et que la consigne venait de trés haut apparemment !

Pendant ce temps, Biceps était aussi arrêté dans sa progression par une jeune femme. Elle avait une dégaine d’étudiante. Biceps ne comprenait pas trop ce qu’elle foutait là avec « eux ». Il lui demanda :

« Vous faites partie d’une association humanitaire et vous êtes là pour « les » accompagner ?

- Non, je suis étudiante, je suis là pour tenter de récupérer de quoi manger pour la fin du mois. Ça vous étonne ? Franchement je préfère ça plutôt que faire le tapin dans ma Cité U !

Biceps n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit. Le parking s’illumina comme en plein jour. 5 véhicules 4x4, comme ceux de l’armée américaine dans les téléfilms de M6 venaient de braquer des projecteurs dignes de ceux d’un concert de Geonnie Halliday sur la benne et la rampe. Les jeeps dégueulèrent rapidement leur contenu, c’est-à-dire des espèces de ninjas toutes armes dehors et qui gueulaient « POLICE ! ON BOUGE PLUS ! TOI LA-BAS TU BOUGES PLUS ! » Les premiers lacrymos commencèrent à tomber de part et d’autre ! Les ombres essayaient de se faufiler le plus vite possible mais toute issue était rendue impossible par un malabar habillé comme pour la guerre des étoiles. Un hélicoptère arriva en trombe au-dessus du parking et commença à braquer son projecteur vers une ombre qui courrait vers la rue.

Christian saisit le bras de Josy pour la faire rentrer dans le supermarché. Elle hurlait de terreur et de dégoût devant le spectacle des ombres pourchassées par des Robocop !

La chasse aux pauvres était vraiment ouverte !

Puis tout se calma. Le silence était assourdissant. Lorsque Christian osa rouvrir la porte, le parking était désert. Propre. Les clients allaient pouvoir arriver.






boomp3.com

samedi 10 mai 2008

« Messieurs, je viens de recevoir le résultat de notre sortie de mardi matin. Bravo ! 75 % de l’objectif rempli par rapport aux estimations basées sur les données brutes nationales ! Continuons comme ça !

Ah c’est l’heure ! En route pour l’ « As des As » au croisement Poutine-Khadafi (pour les anciens : Gambetta-Blum, mais va falloir vous y faire aux nouveaux noms de rues !)

Les chaises raclèrent le ciment. Déjà, dans la cour les moteurs rugissaient d’impatience ! Comme un seul homme, ils se précipitèrent dans l’escalier.

En route, avait dit le chef !




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Portraits de la France qui se lève tôt (3)


Josy regarda encore par l’œilleton de la porte de service. Sur le parking, laissé dans la pénombre parce qu’il ne fallait quand même pas tenter le diable, elle devinait « leur » présence. Elle se demanda si ceux de la semaine dernière étaient revenus ou si ce n’étaient que des nouveaux. De là où elle était, elle ne discernait que des ombres, assises pour la plupart, immobiles dans leur grande majorité.

Parfois, une voiture passait dans la rue longeant le parking. La radio à fond, pour réveiller son occupant avant d’arriver au boulot. Le boulot ! Ce sacro-saint boulot ! Celui sans lequel tu n’étais plus rien mais aussi celui avec lequel tu avais maintenant tout juste de quoi te loger et te nourrir. Elle le voyait bien avec sa fille Sandrine. Malgré son travail de coiffeuse, elle habitait encore chez eux avec son fils. Alors, avec le mari de Josy ils avaient aménagé une chambre dans le salon du T2. Bon c’était pas Byzance, mais au moins, Sandrine n’était pas comme « eux ».

« Eux », justement, elle les connaissait un peu. Il y a quelques temps encore, elle leur gardait des invendus au propres pour leur donner sans qu’ « ils » aient à fouiller les conteneurs. Les invendus ce sont tous ces produits presque périmés ou bien dont l’emballage est abîmé pendant le transport ou la mise en rayon. Mais depuis quelques temps les invendus c’était aussi les produits commencés par des clients dans les rayons. Samedi dernier, les vigiles avaient attrapé une mère en train de donner à ses enfants du fromage. Elle n’avait pas de quoi payer et ça c’était fini au Poste… Le problème, c’était que ça devenait de plus en plus fréquent. Les pertes de l’« As des As » due à ce type de comportement ne cessaient d’augmenter. On était ainsi passer d’une perte de 15 % à une perte de 30 % en 2 ou 3 ans sur la totalité de la marchandise du supermarché. Certains clients venaient acheter les strict minimum et mangeaient discrètement, qui une pomme, qui un bout de charcuterie. Josy le voyait bien : les gens n’avaient plus les moyens.

Ce n’était pourtant pas ce qu’avait promis le Président en 2007 ! Avec lui on allait voir ce qu’on allait voir, claironnait-il ! Même des journaux de gauche le disait que c’était le seul candidat valable ! Alors, Josy, comme son mari et sa fille avaient voté pour lui. Et puis tout était allé très vite… Certains disaient que c’était de sa faute, d’autres que la crise était mondiale, mais tout ça, Josy elle s’en moquait un peu. Ce qu’elle voyait c’est qu’ « ils » étaient toujours plus nombreux le jour des poubelles.

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