Il y a quelques jours les scientifiques ont tenté d'alerter la population : le morpion, ou pou pubien est menacé par l'épilation qui se fait de plus en plus totale et radicale. Pourtant à lire les copines qui pratiquent comme Ginie, ça n'a pas l'air si chouette que ça de s'épiler ! Et à voir la couverture qu'a réussi à imposer Emanu à Elle on voit que la gente féminine n'est pas la seule à mener une guerre impitoyable contre le morpion en pratiquant la politique de la terre brûlée !
Pleurerons nous les morpions ? Franchement je ne pense pas, j'ai essayé de trouver des défenseurs de ces petites bêtes, mais rien de vraiment terrible.
Mis à part bien sûr les poètes. Prenez ce texte de Théophile Gautier : La mort, l'apparition et les obsèques du capitaine Morpion, publié de façon anonyme puis repris dans un recueil intitulé "poésies de Théophile Gautier, qui ne figureront pas dans son oeuvre" dont voici le texte :
LA MORT, L'APPARITION ET LES OBSÈQUES DU CAPITAINE MORPION
I
• Cent mille poux de forte taille
Sur la motte ont livré bataille
A nombre égal de morpions
Portant écus et morions.
Transpercé, malgré sa cuirasse
Faite d'une écaille de crasse,
Le capitaine Morpion
Est tombé mort au bord du con.
En vain la foule désolée,
Pour lui dresser un mausolée,
Pendant huit jours chercha son corps.
L'abîme ne rend pas les morts
II
Un soir, au bord de la ravine,
Ruisselant de foutre et d'urine,
On vit un fantôme tout nu,
A cheval sur un poil de cu.
l'ombre du capitaine,
• Dont la carcasse de vers pleine,
Par défaut d'inhumation
Sentait le marolle et l'arpion.
Devant cette ombre qui murmure
Triste, faute de sépulture,
Tous les morpions font serment
De lui dresser un monument.
III
On l'a recouvert d'une toile
Où de l'honneur brille l'étoile,
Comme au convoi d'un général
Ou d'un garde national.
Son cheval à pied l'accompagne
Quatre morpions grands d'Espagne,
La larme à l'oeil,; l'écharpe au bras,
Tiennent les quatre coins du drap.
On lui bâtit un cénotaphe
Où l'on grava cette épitaphe
« Ci-gît un morpion de coeur,
Mort vaillamment au champ d'honneur.
Cette poésie, héroïque se, chante sur la musique d'une marche funèbre, composée par par M. Reyer pour le convoi du maréchal Gérard
Alors bien sûr la populace s'empara de ce texte et en fit moultes versions, dont celle ci qui compte une trentaine de couplets :
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