L'utilisation de gaz naturel s'est fortement répandue, cette ressource énergétique, non renouvelable représente actuellement 20 % de la consommation énergétique mondiale. En France, en 2009, la consommation de gaz naturel représentait 40 millions de m3. (source des données : planetoscope). Or le gaz consommé en France et en Europe est largement importé, notamment de Russie, avec dans ce cas un interlocuteur unique : Gazprom. Les ressources mondiales en 2006 sont présentées dans cet article. Cette situation est problématique. En 2009, un conflit entre la Russie et l'Ukraine avait fortement perturbé l'acheminement de gaz vers l'Europe par exemple. De plus cette source d'énergie est une énergie fossile, les gisements actuels se tariront bien un jour ou l'autre, et il faut dès à présent envisager d'autres sources d'approvisionnement.
Devant cette situation, les fournisseurs de gaz ont cherché d'autres gisements. Dans le sous-sol, le gaz naturel peut se trouver sous diverses formes :
- gaz naturel non associé : poches de gaz, dans lesquels on peut forer pour l'extraire (forme la plus simple à exploiter). C'est la forme la plus exploitée actuellement.
- gaz naturel associé : il est en solution dans le pétrole, et extrait lors de la raffinerie de celui-ci
- diverses formes de gaz associé à la tourbe, au charbon ou au schiste : dans ces cas le gaz est contenu dans des matériaux poreux duquel il faut l'extraire
Le gaz de schiste est contenu dans cette roche métamorphique qui vient de boues accumulées au fond des océans et qui ont subi de fortes pressions et températures au cours des transformations géologiques. Le schiste a un aspect feuilleté, les ardoises par exemple en sont une forme particulière. Du gaz s'est retrouvé piégé dans cette pierre sûrement dès l'origine (boues accumulées au fond des océans). Ces boues devaient contenir du méthane résultant de la décomposition d'êtres organiques. Les fortes pressions ont concentré ces gaz et empêché son évasion vers l'atmosphère.
Ces schistes contiendraient donc du gaz. Un eldorado pour certains, un enfer pour d'autres.
L'eldorado c'est notamment le fait que ce gaz se trouve en France, sous nos pieds. Plus de dépendance vis-à-vis de la Russie, ou de l'Algérie. La carte ci dessous présente les gisements pressentis à l'exploitation dans le sud de la France (source owni).
L'enfer c'est si l'on se place du point de vue où l'on conçoit les répercussions sur l'environnement et la santé de cette extraction. En effet, le gaz étant piégé dans la roche (à plus de 2 000 mètres de profondeur), en de multiples micro-poches, il faut fracturer celle-ci, la noyer dans de l'eau contenant quelques adjuvants bien polluants et aspirer le tout. Owni a commis cette infographie très pédagogique :
Donc on récapitule :
- un puits foré à 2 000 mètres, qui peut traverser les nappes phréatiques par exemple
- une explosion qui fissure le schiste
- 50 à 70 % du liquide qui n'est pas récupéré, des milliers de litres d'eau perdus
- des fuites probables sur le puits, entraînant des fuites vers les rivières ou la surface
- …
Vous allez me dire, je vous connais, et je serais tenté de dire la même chose parfois, « mais arrêtez d'essayer de nous faire peur ! ».
Le problème c'est que ces dégâts ont déjà eu lieu. Aux Etats Unis et au Québec notamment (là-bas, le couloir du Saint-Laurent fait l'objet d'une multitude de permis de forer pour extraire ces gaz de schistes). Et les conséquences relatée par owni font l'objet d'un documentaire : Gasland de Josh Fox Le débat chez nous commence à peine. Au québec il fait rage. Regardez donc cet extrait d'émission de la télévision canadienne dans laquelle on a demandé au président de l'Association gazière et pétrolière du Québec (APGQ), André Caillé, de commenter des extraits de Gasland.
Voici une conséquence filmée de cette extraction des gaz de schistes : le méthane (gaz naturel) libéré remonte dans les canalisations d'eau. Résultat : de l'eau de feu (comme dirait grand sachem)!
Eric nous propose une pétition contre l'extraction de ces gaz (3 permis de prospections ont été délivrés en mars 2010, cf. la carte plus haut).
Et allons plus loin avec Nicolas et Nicolas, exigeons 100 % d'énergie renouvelable mais bien avant 2050 !
Putain ! Un billet documenté...
RépondreSupprimerouaip ça m'arrive :)
RépondreSupprimerJe me le mets en favoris parce que trop documenté ^^
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