Mon premier billet sur Tours pendant la guerre de 1870 s’arrêtait
le 9 octobre de cette année, date à laquelle Gambetta commence à réorganiser l’Armée
de défense depuis Tours.
Une des principales tâches, en plus de trouver des hommes,
fut de trouver des armes. Un des filons les plus prometteurs était les surplus
de la guerre de sécession qui venait de prendre fin aux Etats Unis.
Un Comité scientifique fut aussi monté à Tours, pour
permettre de trouver des solutions aux échanges d’informations nécessaires en
ces temps de guerre. Les ballons, comme celui dans lequel avait pris place
Gambetta pour venir à Tours, étaient des ballons gonflés au gaz, nécessitant
donc une lourde ingénierie pour les gonfler. On fit des essais de montgolfière,
plus facile à gonfler puisque ne nécessitant que de l’air chaud. Hélas l’essai
mené dans les jardins de la Préfecture le 7 décembre 1870 ne fut guère
concluants : la montgolfière se dégonfla rapidement.
Autre sujet de
recherche faire maigrir le poids des courriers transportés et qui alourdissent
les ballons entre Tours et la capitale notamment. Là les scientifiques auront
une idée révolutionnaire : l’ancêtre des microfilms.
C’est René Dagront qui proposa cette idée au gouvernement de
défense nationale. Grâce à ce procédé une affiche comprenant jusqu’à 20 000
caractères était réduite à un document ne représentant plus que le quart d’une
carte à jouer. Ces clichés, jusqu’à une vingtaine par volatile, était ensuite
confiés à des pigeons voyageurs, qui les transportaient jusqu’à Paris.
Suite à la prise d’Orléans par les Prussiens, et l’occupation
de cette ville, Gambetta et son Ministère de la Défense Nationale quittera
Tours pour Bordeaux le 9 décembre 1870.
Le 21 décembre, les Prussiens arriveront à Tours, par le
Nord. Le but est d’occuper la ville, et si possible de détruire les ponts. Une
poignée de cavaliers s’engage sur le pont de pierre mais sont vite entourés d’habitants
fermement déterminés à les repousser :
Ils ne seront sortis de ce mauvais pas que par l’intervention
de canons arrivés sur la Place de la Tranchée. Des coups de feu sont tirés sur
les Prussiens depuis les fenêtres du faubourg Saint Symphorien.
La canonnade est donnée, 40 obus sont tirés vers la Ville, l’Hôtel
de Ville est touché. Si vous lisez attentivement Matfanus
vous saurez que l’Hôtel de Ville n’était pas Place
Jean Jaurès en ce temps là mais bien au niveau du Pont de Pierre.
La foule fut aussi prise pour cible, il y eut 6 morts sur le
Pont et dans la rue Royale.
Toutefois la ville ne fut pas occupée ce jour-là. Le Maire
de l’époque, Eugène Gouïn obtenant l'arrêt des bombardements.
L’occupation véritable de la Ville ne débutera que le 19
janvier 1871, avec une colonne de canons et de cavaliers empruntant le pont de
Pierre.
Si quelqu’un a plus de précisions sur cette période, moi je
n’ai retrouvé que cette gravure montrant une troupe de soldats prussiens défilant devant la cathédrale :
Sources :
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Putain ! Ta culture ne recule devant rien !
RépondreSupprimernon rien ! même les Prussiens ne m'impressionnent pas laors c'est dire ! :)
SupprimerTes illustrations, notamment les litographies sont splendides. Bravo pour le texte précis également.
RépondreSupprimermerci !
SupprimerTu parles. Il dit ça pour que tu lui offres un verre.
RépondreSupprimerpas pour que je lui montre mes estampes prussiennes j'espère ! :)
SupprimerJ'ai pas besoin de ça pour me faire payer des verres.
SupprimerEn effet, c'est du bon travail, notamment pour l'icono, qui est tjs un sujet délicat, ici très complet.
RépondreSupprimermerci beaucoup; l'iconographie m'a en effet pris pas mal de temps.
SupprimerEnfoirés de prussiens ! Quand je pense que ma mère a été à la fête de la bière à Munich récemment, lors d'un échange Bledo-Culturel, j'en tremble encore : Elle aurait pu y rester !!!
RépondreSupprimerBelle évocation.
dis t'as pas fait de conneries avec les cheveux de ta mère au moins ?!!! :)
SupprimerSauf que Munich c'est la Bavière, pas la Prusse.
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RépondreSupprimerVous voilà devenu historien maintenant ?
Très intéressant: illustrations et texte compris.
Catherine,
RépondreSupprimerNe jamais faire de compliment à Gaël, il prend tout au premier degré.
Intéressant. J'espérais écouter un air de l'époque à la fin du billet ! Déception... ;-)
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