la marche turque dans tous ses états

Il y a des morceaux ou des chansons comme ça qui vous marquent, plus que pour la journée, en fait pour une bonne partie de votre vie. Soit parce qu'ils sont liés à un épisode marquant de cette existence, soit parce qu'ils ont été répétés et répétés tant de fois, qu'ils sont gravés (attention hein ? De façon légale ? Allez pas me balancer à Hadopi ou à Frédéric Lefebvre !).
 

Dans mon cas, c'est la Marche Turque qui me fait parfois cet effet. Quand je l'entend, je me retrouve dans mes années lycée. C'était à Nantes, au Grand Lycée, ou Lycée Clémenceau. 
 

Version pour faire plaisir (ou pas) à Dorham par le Mozart Jazz Trio de Jean-Michel Defaye (hé Dorham je ne compare pas avec le bijou que tu m'as fait découvrir, hein ?):
 

Il y a là une chapelle, dans l'enceinte même du lycée, car celui-ci fut à l'origine un couvent, pour les Ursulines. Il n'est devenu Lycée Impérial qu'en 1808. La chapelle est un vestige de ce couvent. Elle sert de lieu d'examen mais elle a aussi une particularité, elle a conservé son orgue ! A cet âge certains écoutaient de la new wave, moi j'écoutais des copines jouer du classique... et du punk !
 

Pour l'atteindre cette orgue on ne passait pas par la porte des supplices (au rez-de- chaussée, juste à côté des CPE) qui mène à la salle d'examen. Non, après avoir été quémandé la clé aux pions, on tournait à gauche juste avant la chapelle (sur le pilier il y a des inscriptions allemandes, témoignage de l'occupation du Lycée, qui a une place stratégique : juste à côté de la gare), on grimpait au premier étage, on regardait tout autour de nous (la seule consigne des pions était : « pas plus de trois ou quatre », donc il ne fallait pas que des boulets cherchent à s'incruster).
 

Longtemps j'ai cru sur parole mon ancien professeur de Sciences Physiques qui nous avait raconté que c'était dans cette Chapelle que la Duchesse Anne avait épousé son deuxième roi de France( Louis XII) mais il n'en est rien... Menteur comme un prof de sciences physiques tiens ! Du coup on imaginait que même l'orgue avait assisté à ça...
 

Isabelle était alors au Conservatoire, elle répétait beaucoup. Donc forcément au bout d'une heure ou deux ça finissait par rester dans la tête les morceaux de Mozart...
 

J'aurais connu cette version de Boris Vian, ça m'aurait un peu changé et on aurait un peu dansé le cha-cha-cha en regardant enter les futurs examinés en-dessous de nous.
 

 
Boris Vian : Mozart avec nous ! envoyé par sosthye. - Clip, interview et concert.

Et pourquoi je vous raconte ça, moi ? Parce que, cherchant des nouvelles de Brooklyn Funk Essentials, je suis tombé sur leur titre « dibby dibby sound », extrait de leur dernier album « watcha playin' », et comme c'est un mix reggae-jazz-funk, ben je le special-dedicassssss à Donatien !
 

Sur leur page wikipedia faut qu'ils ajoutent une rubrique « blogueurs » au lycée Clémenceau tout de même...

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