Antoine nous informe à l'instant d'un communiqué de la CIMADE, une des associations s'occupant actuellement des sans-papiers placés en centres de rétention administrative. Suite aux évènements de cet été (et peut-être aux reportages télé, notamment d'Envoyé Spécial) le gouvernement a décidé de confier la mission d'assistance à ces familles et personnes isolées dans le cadre d'un marché public.
Qu'est-ce que cela change ?
D'après la CIMADE, ce marché sera divisé en 8 lots avec impossibilité pour les associations de se grouper pour faire une réponse commune et ainsi pouvoir continuer à échanger leurs informations pour avoir une vue nationale et globale de la situation. Mais le pire est que "les textes veulent contraindre les associations à un devoir de neutralité et de confidentialité, interdisant de fait la fonction – fondamentale -de témoignage sur une question aussi sensible en matière de respect des droits humains.". Cela veut dire clairement que si une association diffuse des informations sur un centre de rétention dont elle a obtenu le "marché" (que c'est difficile de lier ce mot au travail d'accompagnement de personnes mises en centre de rétention) elle ne pourra plus communiquer sur ce dont elle aurait pu être témoin ! Autant vous dire, que le rôle des associations va devenir compliqué :
Voici le texte de cet appel :
Une atteinte majeure aux droits des étrangers et au rôle des associations
La Cimade a pris connaissance avec stupéfaction du nouveau décret et du nouvel appel d’offres relatif à la défense des droits des étrangers dans les centres de rétention administrative.
Le ministère de l’Immigration semble engager un processus de démantèlement de toute possibilité
sérieuse d’accompagnement et de défense des droits des étrangers en rétention
-en ouvrant la mission à toute « personne morale »,
-en émiettant par la concurrence cette mission en huit lots distincts,
-en bloquant la possibilité pour les associations d’y répondre en concertation dans le cadre
d’un groupement,
-en supprimant ainsi toute vision et cohérence d’ensemble.
Innovation particulièrement choquante, les textes veulent contraindre les associations à un devoir de neutralité et de confidentialité, interdisant de fait la fonction – fondamentale -de témoignage sur une question aussi sensible en matière de respect des droits humains.
Les textes diffusés par le ministère de l’Immigration apparaissent ainsi comme une remise en cause majeure de l’effectivité des droits des étrangers et comme la volonté de supprimer tout regard et expression de la société civile sur la réalité des centres de rétention.
Au-delà des inquiétudes que la Cimade avait pu exprimer, les textes contredisent ainsi de nombreux engagements que Brice Hortefeux lui avait donnés au début de l’été. En lien avec le Secours catholique avec lequel un partenariat était projeté et annoncé, la Cimade demande à rencontrer le ministre dans les meilleurs délais afin d’obtenir les éclaircissements indispensables.
Une fois ces clarifications obtenues, la Cimade déterminera la façon dont elle poursuivra, en tout état de cause, son action de soutien, de solidarité et de défense des droits des étrangers placés en rétention.
Contacts presse :
Julie Chansel 01 44 18 60 77 / 06 82 24 03 47
Jeanne Planche 01 44 18 72 62 / 06 42 15 77 14
Qu'est-ce que cela change ?
D'après la CIMADE, ce marché sera divisé en 8 lots avec impossibilité pour les associations de se grouper pour faire une réponse commune et ainsi pouvoir continuer à échanger leurs informations pour avoir une vue nationale et globale de la situation. Mais le pire est que "les textes veulent contraindre les associations à un devoir de neutralité et de confidentialité, interdisant de fait la fonction – fondamentale -de témoignage sur une question aussi sensible en matière de respect des droits humains.". Cela veut dire clairement que si une association diffuse des informations sur un centre de rétention dont elle a obtenu le "marché" (que c'est difficile de lier ce mot au travail d'accompagnement de personnes mises en centre de rétention) elle ne pourra plus communiquer sur ce dont elle aurait pu être témoin ! Autant vous dire, que le rôle des associations va devenir compliqué :
- soient elles rentrent dans le jeu pour pouvoir continuer (si leurs offres sont retenues par le Ministère de M. HORTEFEUX) leur mission et devront donc se taire, au risque de voir une chape de plomb se poser sur les centres de rétention administratives
- soient elles refusent le principe et ne pourront plus que difficilement remplir leur mission
Voici le texte de cet appel :
Communiqué de presse – 4 septembre 2008
Rétention administrative
Une atteinte majeure aux droits des étrangers et au rôle des associations
La Cimade a pris connaissance avec stupéfaction du nouveau décret et du nouvel appel d’offres relatif à la défense des droits des étrangers dans les centres de rétention administrative.
Le ministère de l’Immigration semble engager un processus de démantèlement de toute possibilité
sérieuse d’accompagnement et de défense des droits des étrangers en rétention
-en ouvrant la mission à toute « personne morale »,
-en émiettant par la concurrence cette mission en huit lots distincts,
-en bloquant la possibilité pour les associations d’y répondre en concertation dans le cadre
d’un groupement,
-en supprimant ainsi toute vision et cohérence d’ensemble.
Innovation particulièrement choquante, les textes veulent contraindre les associations à un devoir de neutralité et de confidentialité, interdisant de fait la fonction – fondamentale -de témoignage sur une question aussi sensible en matière de respect des droits humains.
Les textes diffusés par le ministère de l’Immigration apparaissent ainsi comme une remise en cause majeure de l’effectivité des droits des étrangers et comme la volonté de supprimer tout regard et expression de la société civile sur la réalité des centres de rétention.
Au-delà des inquiétudes que la Cimade avait pu exprimer, les textes contredisent ainsi de nombreux engagements que Brice Hortefeux lui avait donnés au début de l’été. En lien avec le Secours catholique avec lequel un partenariat était projeté et annoncé, la Cimade demande à rencontrer le ministre dans les meilleurs délais afin d’obtenir les éclaircissements indispensables.
Une fois ces clarifications obtenues, la Cimade déterminera la façon dont elle poursuivra, en tout état de cause, son action de soutien, de solidarité et de défense des droits des étrangers placés en rétention.
Contacts presse :
Julie Chansel 01 44 18 60 77 / 06 82 24 03 47
Jeanne Planche 01 44 18 72 62 / 06 42 15 77 14
Merci Gaël.
RépondreSupprimerj'espère ne pas avoir dit trop de bêtises
RépondreSupprimerApparemment pas. :-)
RépondreSupprimerpas trop mais la cimade est la seule asso étant dans les CRA, le "marché" est ouvert aux "personnes morales" çà va beaucoup plus loin que les assos...et enfin la dimension "défense" est remplacée par "information"...
RépondreSupprimer@Thierry merci de ces précisions
RépondreSupprimerseule asso dans les CRA je vais donc corriger
le ouvert aux "personnes morales" me semble en effet embêtant mais j'ai peu de billes sur des "personne morales" qui pourraient entrer en concurrence avec vous
Où comment se débarrasser des associations et déshumaniser la défense des sans-papiers ! La honte sur nous.
RépondreSupprimerEt en publiant le communiqué directement sur Wikio ça le ferait pas ?
RépondreSupprimerTient, un écureuil tout écrabouillé là au-dessus !
RépondreSupprimer:O)
@jon pareil pas mieux (mais je ne mets pas dans le même "nous" que Hortefeux")
RépondreSupprimer@M. fonce ! tout devrait être bon pour ce communiqué
@jeandelaxr : Arf ! si tu as des conseils techeniques plus judicieux que ceux d'un blogueur que je préfère ne pas nommer pour lui préserver un peu de tranquillité, je prend
Je relaie
RépondreSupprimermerci beaucoup !
RépondreSupprimerEst-ce qu'on ne peut pas porter cela devant la cour Européenne des Droits de l'homme ?
RépondreSupprimerJe suis outrée de cette mise en scène, comment peut-on se regarder dans la glace et avoir une politique aussi moche..
j'ai honte pour eux.
je ne sais pas si une plainte devant la Cour Européenne de Justice pourrait être déposée... Le ministère d'Hortefeux utilise l'obligation de mise en concurrence pour virer la CIMADE.
RépondreSupprimerC'est puant et c'est triste d'être mené par ce genre de personnages...
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